Le 30 décembre dernier, un homme âgé de 84 ans est admis aux urgences de l’hôpital du Bailleul (Sarthe) pour des côtes cassées après une chute survenue la veille. Arrivé en début d’après-midi à l’hôpital, il passe une radio en milieu de soirée. “L’urgentiste lui a dit qu’il avait quatre côtes de cassées et un épanchement de sang sans gravité”, explique sa fille auprès des Nouvelles de Sablé, qui révèle l’affaire. L’octogénaire est gardé deux jours en observation. “Le médecin a défini un protocole nécessitant une surveillance continue à l’hôpital avec une seconde radio dans les 48 heures pour vérifier l’évolution du traumatisme car notre père est sous anticoagulant”, poursuit sa fille. D’après le témoignage de membres de sa famille, le patient aurait passé 30 heures sans boire ni manger, dont une partie sur un brancard dans un couloir des urgences. La famille proteste et un repas lui est administré vers 20h. L’octogénaire est ensuite admis en chirurgie mais aucun autre examen est réalisé, hormis les premières radios. Seule sa température est prise par le personnel hospitalier.
Le 3 janvier, quatre jours après son arrivée, le patient prévient sa fille qu’une nouvelle radio sera effectuée le lendemain. Entre temps,... une nouvelle demande pour rencontrer un médecin est faite par la famille, sans succès. Le samedi 5 janvier, la compagne de l’octogénaire est informée de son décès, très tôt le matin. “Ils ont parlé de malaise, en fait, il est décédé d’une hémorragie interne”, témoigne-t-elle dans Les Nouvelles de Sablé. “Les radios, scanner et analyse de sang nécessaires à sa surveillance ont été faits entre 0 h 30 et 2 h 30, précise sa fille, ainsi que l’ouverture d’une chambre en soins et surveillance continue mais trop tard.” Le médecin reconnaît “une défaillance” La famille a été reçue par un médecin, différent de celui qui a soigné l’octogénaire, le lendemain de son décès. “Il a reconnu qu’il y a eu une défaillance sur l’organisation. Au moins, il a été franc”, affirme sa fille. Une plainte a été déposée le 15 février. Contactée par France Bleu, la procureure de la République a confirmé l’existence de cette plainte, dont le Pôle Santé Sarthe et Loir n’avait pas non plus connaissance. Une enquête interne a également été ouverte à l’hôpital.
Ces derniers jours, cet hôpital avait déjà fait parler de lui pour une affaire de tentative de débauchage d’un médecin avec un autre hôpital de la Sarthe. Confronté à une forte pénurie de médecins, l’accueil de nuit des urgences a été fermé temporairement à l’automne 2019 pendant trois semaines et le SMUR n’est plus opérationnel à cette période.
[avec Les Nouvelles de Sablé et France Bleu]
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