Morte d'un cancer du sein à 12 ans : la responsabilité des médecins pointée par la famille
"Ma fille est morte parce qu'elle avait 12 ans", témoigne dans Le Parisien la mère de Shiloh, une adolescente décédée en décembre 2021 d'un angiosarcome mammaire, tumeur du sein très rare, a fortiori chez les enfants. L'alerte avait été donnée dès le mois de mars 2021, quand l'adolescente a montré son sein gauche, présentant des petits boutons et une sorte de peau d'orange, à sa mère. La mère et la fille se présentent alors au centre d'imagerie de Franconville "sans ordonnance et sans prescription", se souvient la directrice de l'établissement. "La mère était très inquiète et demandait une mammographie pour sa fille. Elle a été reçue par un médecin radiologue reconnu comme un excellent praticien, qui a participé à l’ouverture et au développement du centre. L’enfant présentait un sein gonflé, chaud et douloureux, symptômes qui évoquaient cliniquement un processus inflammatoire ou infectieux de type mastite, infiniment plus fréquent qu’un cancer à cet âge." Ce que lui explique alors le médecin, se voulant rassurant. Une première échographie mammaire est réalisée. S'en suivent plusieurs mois d'errance, qui conduisent Shiloh et ses parents vers un premier service d'urgences -où aucune palpation n'aurait été pratiquée- puis vers un premier dermatologue (15 jours d'antibiotiques), aux urgences de l'hôpital d'Argenteuil (antibiotiques, 9 jours d'hospitalisation), puis vers un deuxième dermatologue. Alors que depuis début mai, le sein de la jeune fille s'est mis à suinter, ce n'est que le 3 juillet qu'une biopsie est réalisée. Les résultats se font attendre. Un troisième dermatologue est consulté, qui oriente la famille vers les urgences dermatologiques de l'Hôpital franco-britannique de Levallois, puis vers un centre d'échographie. Là, enfin, le diagnostic tombe : angiosarcome mammaire de grade II. Shiloh sera prise en charge le 18 août à l'Institut Curie de Villejuif, où un protocole de chimiothérapie est mis en place. Elle est décédée le 8 décembre, un mois après sa dernière séance. Pour ses parents, le retard de diagnostic, dû au jeune âge de leur fille, a été fatal. "Pris à temps, il y avait la possibilité qu’elle s’en sorte", estime sa mère. "Quand je disais que c’était un cancer, on me disait : 'Mais, madame, un cancer du sein à 12 ans, ça n’existe pas'." L'avocate des parents, Me Sabine Doucinaud, évoque quant à elle un "refus de soins". "Les médecins ne savaient pas ce qu'elle avait, ils auraient dû la garder." La famille entend porter plainte contre les différents établissements de santé et contre le médecin traitant. [avec LeParisien.fr]
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