Le chef de service accusé de harcèlement par 30 agents interdit d'accès à l'hôpital
La CGT de l'hôpital de Lavaur (Tarn) a adressé une lettre ouverte à la ministre de la Santé. Alors qu'une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Castres sur les agissements "insupportables" d'un médecin, les soignants qui l'ont dénoncé se sentent abandonnés par leur tutelle et craignent des représailles.
Ils ont eu "le courage de dire stop à des agissements insupportables", souligne la CGT. Mais le ministère de la Santé, lui, se garde bien de réagir. Dans un courrier du 15 décembre, plusieurs infirmières et aides-soignantes avaient mis en cause un chef de service de l'hôpital de Lavaur, dénonçant des "propos dégradants, humiliants, dévalorisants, sexistes", des "blagues salaces", des "pressions", des "vociférations", des "invectives", rappelle la délégation syndicale. Un "climat permanent de terreur et de tension extrême" qui avait conduit à l'ouverture d'une enquête préliminaire par le Parquet de Castres, fin février, confiée à la gendarmerie de Gaillac. Mais côté ministère de la Santé, aucune enquête n'a été diligentée, pointe la CGT dans son courrier. Et de reprocher aux services du ministère et les tutelles décisionnaires d'être "silencieux, embarrassés, désinvoltes, inefficaces, inopérants, incapables". "Personne n'assume ses responsabilités. Tout le monde se renvoie la balle ou tape en touche selon l'expression consacrée. Les agents concernés sont au travail, en poste tous les jours malgré l'amertume, la colère, le sentiment d'abandon, l'exaspération, malgré la peur de croiser à nouveau le médecin anesthésiste qui les a malmenés depuis trop longtemps", rapporte le syndicat, qui demande une mesure conservatoire à destination du médecin pour éviter que ce dernier, en arrêt maladie jusqu'au 1er avril, ne croise les signataires des lettres le mettant en cause. Selon la CGT, le médecin aurait déjà exercé "à plusieurs reprises des pressions sur les signataires et sous diverses formes". Vendredi dernier, la direction a indiqué que le praticien hospitalier mis en cause avait fait l'objet d'une mesure d'interdiction d'accès aux locaux de l'hôpital à titre conservatoire. [avec ladepeche.fr et Hospimedia]
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