
"La prise en charge des patients est plus que critique" : le cri d'alarme des médecins des urgences de Perpignan
Le personnel des urgences de l'hôpital de Perpignan (Pyrénées-Orientales) dénonce, dans un courrier adressé à l'Ordre des médecins, les conditions de travail et d'accueil des patients au sein du service. Il évoque un "profond désarroi".

"A compter du jeudi 13 février, nous ne serons plus en mesure d'assurer pleinement la continuité des soins au sein du service public des urgences de l'hôpital de Perpignan", ont écrit dans un courrier la "majorité" des 18 urgentistes de l'établissement au conseil département de l'Ordre des médecins. Ces soignants dénoncent les mauvaises conditions de travail et d'accueil des patients auxquelles ils font face chaque jour, rapporte le journal local L'Indépendant.
Ces dernières années, la saturation des urgences de l'hôpital de Perpignan a renforcé l'épuisement et l'exaspération du personnel. "Alors que les urgences ont vu passer plus de 56 000 patients l’an dernier, le service ne compte que 18 médecins, là où il faudrait au moins 44 équivalents temps plein. Conséquences directes : des journées et des semaines à plus de 70 heures !", détaillent nos confrères de L'Indépendant.
Forme-t-on trop de médecins ?

Francois Lhuisset
Non
Pour soigner il n'y a pas assez de médecins, pour jouer les kékés administratifs (ou politiques) il y en a trop. Il faut former de... Lire plus
Un "profond désarroi"
Face à cette situation, les médecins du service ont décidé d'écrire au conseil de l'Ordre. Ils témoignent, dans leur lettre, d'un "profond désarroi face à une situation de prise en charge des patients devenue plus que critique". Un sentiment renforcé, ces derniers mois, par le départ de nombreux médecins du service.
"Les conditions éthiques d’admission des patients ne sont trop souvent plus respectées, les délais de prise en charge et la qualité des soins étant devenus insatisfaisants. Cette situation met en danger non seulement les patients et leurs familles, mais également nos équipes soignantes elles-mêmes", insistent les urgentistes, qui dénoncent l'absence de réaction de la direction de l'hôpital. Leur "seule réponse consiste à nous pousser à cumuler du temps additionnel au-delà du raisonnable", assurent les praticiens.
Contactée par L'Indépendant, la direction de l'établissement pointe, elle, des critiques émanant de "personnes animées par des intérêts particuliers" : "Nous tenons à rappeler que notre priorité absolue est et restera toujours la qualité et la sécurité des soins de nos patients." La direction assure, par ailleurs, poursuivre ses "effort pour améliorer l'accueil des urgences" et exprime son "soutien aux professionnels des urgences" de l'hôpital, "injustement et sans aucun discernement, mis en cause".
[avec L'Indépendant]
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