Les hôpitaux de Lyon inaugurent un scanner spectral à comptage photonique

29/04/2019 Par Yvan Pandelé
Les Hospices civils de Lyon (HCL) inaugurent un prototype révolutionnaire de scanner, dit scanner spectral à comptage photonique. Encore à l'étude, il permettra à terme de réaliser des images de grande précision pour un coût bien plus modique que la médecine nucléaire.

  Les hôpitaux de Lyon inaugurent l'installation d'un scanner spectral à comptage photonique, un prototype extrêmement prometteur et encore très rare en France. Implanté à l'hôpital Louis Pradel (à Bron, en banlieue lyonnaise), l'appareil sera expérimenté sur de gros animaux, tels que des porcs, avant d'être employé chez l'homme. Les scanners spectraux peuvent détecter les rayons X sur deux niveaux d'énergie. Grâce à l'analyse spectrale, il devient ainsi possible d'obtenir une image d'une résolution jusqu'à cinq fois supérieure à la tomodensitométrie classique. Cette technologie permet aussi de différencier des tissus autrement très difficiles à discerner, et de réaliser des clichés en couleurs.

DR

  Entre le scanner et le PET Le scanner spectral de Lyon représente un coût évalué à environ 1,4 million d'euros pour l'acquisition initiale. Il se situe donc à un niveau intermédiaire entre les scanners classiques (entre 0,5 et 2 millions d'euros) et les PET scan (autour de 2,3 millions d'euros). Une aubaine pour les petits hôpitaux, où l'imagerie nucléaire représente une charge difficile à assumer. "On ne va pas pouvoir remplacer le PET SCAN dans tous les cas", avertit toutefois le Pr Philippe Douek, PU-PH en radiologie à l'hôpital Louis Pradel et cheville ouvrière du projet.   Des dizaines de millions d'euros de développement Du fait de sa résolution supérieure, le scanner spectral permet de visualiser les caillots de sang d'une embolie pulmonaire ou les zones d'obstruction consécutives à un AVC. À terme, il pourrait aussi permettre de visualiser l’organisation architecturale de l’os, afin de prédire les risques d’ostéoporose et de fractures. Le prototype installé à Bron est fabriqué par le néerlandais Philips et le travail sur les produits de contraste est le fruit de l'italien Bracco. Un premier prototype préclinique a été développé et testé pendant trois ans à Bron sur de petits animaux (rats et lapins) pour un total de plusieurs dizaines de millions d'euros financés par l'État français et l'Union européenne.   [Avec AFP et Le Progrès]

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