Sécurité incendie : les hôpitaux français jouent avec le feu

30/07/2019 Par Yvan Pandelé
Une enquête du Journal du dimanche met à l'honneur un sujet brûlant : le risque incendie dans les hôpitaux français. Beaucoup ne seraient pas conformes, dont quelques cas emblématiques comme Bichat et La Timone. Mais entre des normes drastiques et des bâtiments structurellement impossibles à moderniser, le problème tient de la quadrature du cercle.

  Le Journal du dimanche vient de publier une grande enquête sur le respect des normes incendie dans les hôpitaux français. Et le bilan est plutôt inquiétant, même s'il est difficile à chiffrer. D'après un rapport de la Cour des comptes en date de 2013, 16 % des bâtiments des CHU (soit 203 bâtiments) avaient reçu un avis défavorable de la part de leur commission sécurité incendie. De tous les établissements recevant du public, les hôpitaux, qui reçoivent des patients alités et souvent invalides, sont évidemment des structures très sensibles. L'hôpital Bichat (AP-HP) fait partie de ces hôpitaux impossibles à mettre aux normes. Reconstruit dans les années 70 sur un modèle d'architecture monobloc, le bâtiment n'était déjà plus conforme aux normes en vigueur lors de son inauguration. Depuis, il récolte donc avis défavorable après avis défavorable de la part sa commission sécurité incendie. En région parisienne, il en va de même pour le vénérable Saint-Antoine, Beaujon (Clichy) et Louis-Mourier (Colombes). Mais le cas emblématique est celui de la Timone, navire amiral de l'AP-HP et troisième hôpital de France. Portes coupe-feu encombrées ou absentes, matériaux inflammables, absence de désenfumage, issues de secours non praticables : les défaillances sont légion dans ces locaux souvent dégradés, ce qui laisse craindre... une catastrophe. Un plan de modernisation de plus 300 millions d'euros est prévu, notamment pour la sécurité incendie et les ascenseurs. Mais il manque encore 50 millions d'euros pour lancer les travaux.

Le Journal du dimanche pointe toute la complexité du sujet : la plupart des hôpitaux ont été construits avant l'évolution des normes incendies, particulièrement drastiques en France (l'essentiel de la réglementation sur les immeubles de grande hauteur date du début des années 80). Or, l'architecture est souvent un frein rédhibitoire à la mise en conformité. Les directions sont obligées de composer avec cette épée de Damoclès, notamment en multipliant les agents de sécurité incendie et les mesures de pis-aller. [Avec JDD]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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