Le décret partait d'une bonne intention : reconnaître les compétences des Ibode, l'une des trois spécialités infirmières, sanctionnée par un diplôme de niveau master. Mais son application risque de perturber le fonctionnement de bon nombre de blocs opératoires à compter du 1er juillet. Car le texte reconnaît des actes exclusifs aux Ibode, parmi lesquels "apporter une aide à l'exposition, à l'hémostase et à l'aspiration". Des actes aujourd'hui pratiqués par de nombreux infirmiers travaillant dans les blocs, "compétents mais non Ibode", alertent dans un communiqué commun daté du 29 avril la Fehap, la FHP et Unicancer.
Jeudi 25 avril, c'étaient l'Union des chirurgiens de France (UCDF) et le syndicat Le Bloc qui avaient sonné l'alarme face aux conséquences de ce décret, appliqué sans transition. Faute d'Ibode en nombre suffisant (7792 selon la Drees), "les chirurgiens et les anesthésistes se retrouvent dans la situation ubuesque de ne plus pouvoir exercer leur métier à compter du 1er juillet 2019 dans les nouvelles conditions requises par la réglementation", signalent-ils dans un communiqué. "Etant pleinement responsables de l’ensemble du personnel et des actes réalisés au cours d’une intervention chirurgicale, il leur sera impossible de faire fonctionner les blocs opératoires à compter de cette date", mettent en garde les syndicats. Ils demandant aux pouvoirs publics de prendre les décisions qui s'imposent, à savoir : une "validation massive des actes exclusifs" pour les IDE en poste "de façon à disposer d’assez de personnels pour opérer dans des conditions légales à partir du 1er juillet 2019" ; garantir un "financement pérenne" de la formation et de la revalorisation de la rémunération des Ibode ; mettre en place une formation en alternance diplômante Ibode "étalée sur 4 à 5 ans", "adaptée aux capacités financières et humaines des employeurs et du personnel soignant".
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