5 millions d'euros de fraude à la Sécu : un oncologue et deux infirmières relaxés en appel

15/02/2021 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice
Ils avaient été condamnés en avril 2019 à de la prison avec sursis pour leur implication dans une vaste escroquerie à la Sécurité sociale du Val-d'Oise à hauteur de près de 5 millions d'euros. Un oncologue et deux infirmières ont finalement été relaxés par la Cour d'appel de Versailles. 

La Cour d'appel de Versailles, dans cet arrêt rendu le 29 janvier, a en revanche confirmé la culpabilité d'une infirmière, considérée comme la "cheffe d'orchestre" de ce trafic, et de son compagnon, dirigeant d'une entreprise de fourniture de matériel médical, "Medical Home". 

Le couple, condamné à 24 et 18 mois de prison avec sursis et 1,6 million d'euros de dommages et intérêts, était accusé d'avoir mis en place, entre 2015 et 2018, un système de facturation de soins fictifs à des patients présentant des pathologies lourdes, ou des malades en fin de vie. 

Le préjudice subi par la Sécurité sociale avait été estimé à trois millions d'euros. Mais les enquêteurs du groupement de gendarmerie du Val-d'Oise y avaient ajouté 1,8 million d'euros d'abus de biens sociaux. 

Au départ de l'affaire, une lettre anonyme et des signalements de patients, étonnés de voir apparaître sur leurs décomptes des remboursements d'actes médicaux jamais réalisés. Ils avaient alerté la Caisse primaire d'assurance maladie, qui avait porté plainte. 

Hormis ces deux protagonistes, la Cour d'appel de Versailles a finalement jugé que les autres personnes soupçonnées, notamment un oncologue et deux infirmières, n'avaient pas pris part à l'escroquerie. 

Concernant l'oncologue, un praticien hospitalier reconnu, fondateur du service oncologie de l'hôpital de Gonesse, la Cour a relevé que, "submergé par son travail", il avait "fait confiance" à l'infirmière tête pensante de cette fraude, "à qui il arrivait de signer des ordonnances à la place du médecin". Elle a aussi relevé que "l'étude de ses comptes bancaires n'avaient montré aucun versement suspect".  

 "C'est la fin d'un cauchemar pour mon client, qui a enfin la perspective de reprendre une vie normale", a réagi l'avocat du médecin, Renan Budet. "Mon client s'occupait de ses patients. Il s'est retrouvé mêlé à un abus de confiance, il n'imaginait pas qu'il puisse se faire commerce autour des soins palliatifs", a-t-il ajouté. 

L'oncologue avait été condamné en première instance à 12 mois de prison avec sursis, et à verser plus d'1,6 million d'euros de dommages et intérêt à la CPAM du Val-d'Oise. 

[Avec AFP] 

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5