Centre du don des corps : l'ancien président de la fac Paris-Descartes mis en examen
Nouvelle décision de justice dans le cadre du scandale du Centre du don des corps (CDC). Après la mise en examen de l’Université de Paris, entité issue de la fusion en janvier 2020 de Paris-Descartes et Paris-Diderot le 15 avril, c’est désormais l’ancien président de cette première faculté, Frédéric Dardel, qui fait l’objet d’une mise en examen pour “atteinte à l’intégrité d’un cadavre”, révèle l’AFP ce jour qui tient l’information, confirmée par une source judiciaire, d’une source proche du dossier. Entendu le 12 novembre dernier par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), ce dernier était ressorti sans poursuites. Il a de nouveau été convoqué le 6 mai par le juge d’instruction Adrien Lallement, chargé de l’information judiciaire ouverte en juillet 2020, puis a été réentendu ce vendredi 4 juin. L’ancien président de la fac Paris-Descartes, dont le mandat a débuté en 2012 pour se terminer en 2019, a été mis en examen en sa qualité de président “que sur une période de deux ans”, précise son avocate, Me Marie-Alix Canu-Bernard, à l’AFP, le défendant en ces termes : “Il n'a eu de cesse de solliciter l'octroi de crédits... Notamment pour la réfection du Centre du don des corps, en vain, ce qui démontre comme pour d'autres services publics essentiels l'incurie manifeste de l'État.”
Dans un article publié fin novembre 2019, l’Express révélait les conditions de conservation déplorables au CDC, ainsi que la vente de pièces anatomiques à des organismes privés. La ministre de la Recherche, Frédérique Vidal, avait, dans la foulée, ordonné une fermeture administrative du centre fondé en 1953 de la rue des Saints-Pères, qui accueillait plusieurs centres de corps chaque année. Suite à cette fermeture, Frédéric Dardel était devenu “conseiller spécial” au cabinet de la ministre puis, depuis septembre 2020, directeur d’une unité de recherche du CNRS. En juin 2020, une enquête administrative de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche (Igésr) avait évoqué une “perte de repères (...) tant chez les préparateurs que chez les intervenants” sur les corps et s'interrogeait sur une “volonté de nuire ou de porter atteinte aux cadavres” de “certains préparateurs”. Deux préparateurs avaient été mis en examen en décembre et en avril. L’enquête estimait également que la fac de Paris-Descartes était responsable de “graves manquements éthiques”. “L'importance et la répétition" des alertes, "à différents niveaux et selon différents vecteurs, tranchent avec l'absence de réaction à la hauteur de la gravité des faits signalés jusqu'en 2018”. De nouveaux éléments devraient être apportés dans cette affaire puisque si le Centre du don des corps de Paris-Descartes fait l’objet d’une enquête judiciaire pour des faits datant des années 2010, des diapositives prouveraient l’existence du “charnier” dès 1988, a indiqué jeudi dernier Paris Match. Il y a une semaine, Franceinfo apprenait également que certains cadavres ont été revendus par le CDC à des entreprises privées et à l’armée, pour des “crash-tests”. Les donateurs n’étaient pas informés. [avec AFP]
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