Infirmière, elle falsifiait les ordonnances de 19 médecins

24/04/2018 Par Fanny Napolier
Faits divers / Justice

Pendant deux ans, cette infirmière libérale du Finistère a falsifié des dizaines d'ordonnances provenant de quelque 19 médecins. Elle a été entendue par le tribunal de Quimper.

C'est un remplaçant, de passage au cabinet de Douarnenez (Finistère) qui a découvert l'escroquerie. Le 11 mars 2017, il explique aux gendarmes qu’il rencontre des problèmes de paiement. Il soupçonne une infirmière du cabinet.   154 000 euros de chiffre d’affaires annuel   Après enquête, les policiers découvrent que de juillet 2014 à juin 2016, cette infirmière libérale de 48 ans, en couple et mère de trois enfants, a falsifié 83 ordonnances de 19 médecins, surfacturé ses patients, ajouté des soins ou encore augmenté les fréquences de passage chez certaines personnes. Elle a enregistré jusqu’à 154 000 euros de chiffre d’affaires annuel, soit "deux fois et demie plus que la moyenne régionale d’un infirmier libéral qui touche 60 000 euro", s’étonne la présidente du tribunal de Quimper. Deux fois et demie d’actes infirmiers en plus, deux fois plus de frais de déplacement… Sur 14 jours de soins prescrits à un patient : elle ajoutait un 5 à la fin pour faire courir l'ordonnance sur 145 jours. "J’arrangeais les ordonnances en fonction du suivi de soins. Pas pour m’enrichir, pour éviter d’avoir à refaire une demande à la caisse", bredouille-t-elle.   Paperasse négligée   "J’ai été obligé de rebondir et créer mon propre cabinet à 50 ans. Plusieurs patients m’ont suivi sans que je les influe", explique son ancien remplaçant, partie civile qui demande 10 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice financier et moral. L’avocate de l’Ordre infirmier ne croit pas aux erreurs : "Elle sait très bien que falsifier une ordonnance est illégal. Même si c’est pour aider quelqu’un." Elle demande 1 500 euros de dommages et intérêt "pour la profession". L'avocate de l'infirmière admet que sa cliente a "négligé la paperasse. Mais quand elle modifiait les dates, elle relatait le travail effectué. Elle reconnaît l'avoir fait, mais pour ajuster les soins dans le temps. Elle n’a pas fait d’acte médical interdit mais de la toilette, de l’hygiène et des levers. Il n’y a pas d’intention frauduleuse ni de but lucratif". Le tribunal rendra son jugement le 28 mai. [Avec Ouest-France.fr]

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