En marge du défilé parisien du 1er mai à Paris, plusieurs dizaines de personnes se sont introduites peu après 16 heures dans l'enceinte de l'hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, avant d'y être délogées par la police. Cet hôpital du 13ème arrondissement, qui dépend de l'AP-HP, se trouve en plein sur le tracé de la manifestation qui reliait Montparnasse à Place d'Italie et à proximité duquel des heurts avec les forces de l'ordre ont éclaté. C'est là aussi qu'un capitaine de police d'une compagnie de CRS blessé lors des manifestations avait été hospitalisé. "Malgré l'ensemble des mesures de sécurité qui avaient été prises sur le site, puisqu'on avait fermé l'intégralité des portes qui donnaient sur le boulevard de l'Hôpital, les manifestants ont forcé le portail situé au numéro 97. Les chaînes ont cédé", a rapporté la directrice de l'hôpital Marie-Anne Ruder à Europe 1. Parmi les "intrus", des gilets jaunes, des manifestants en tenue civile et des personnes au visage entièrement masqué, a assuré la directrice de l'établissement, qui a appelé les services de police en raison de "gestes violents et menaçants". " Le personnel est profondément choqué que l'hôpital puisse devenir une cible", a-t-elle confié sur France Inter. "Ils criaient 'ouvrez la porte' et nous on criait 'on ne peut pas, c'est un service de réanimation'" De son côté, Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP, a dénoncé une tentative d'intrusion violente dans le service de réanimation chirurgicale "de la part d'"une bande de manifestants/casseurs", avant l'intervention rapide des policiers. Des dizaines de personnes "se sont précipitées en montant un escalier, en passant par une passerelle vers le service de réanimation chirurgicale" et ont tenté d'y rentrer "alors que s'interposaient les personnels des services médicaux, les infirmières, internes (…) qui tenaient la porte avec toute leur force qu'ils pouvaient avoir en criant "attention, ici, il y a des patients", a raconté le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, sur BFMTV, qui a précisé qu'une plainte serait déposée. La scène a été racontée sur France Inter par l'un des internes, Mickael Sebban : "Pour empêcher les manifestants d'entrer il y a toute l'équipe infirmière et moi, donc on est huit personnes et on essaie de bloquer la porte tant bien que mal, alors que de l'autre coté des personnes essayent de pousser, raconte le jeune médecin. Ils criaient 'ouvrez la porte' et nous on criait 'on ne peut pas, c'est un service de réanimation'. C'était bizarre comme sensation, mais c'est revenu à la normale quand sont arrivées les forces de police. Ça a duré moins de cinq minutes." La ministre rend hommage aux soignants qui "ont le bon réflexe de protéger avant tout les patients hospitalisés" Selon le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui s'est rendu sur place en fin d'après-midi, l'hôpital a été "attaqué" par des dizaines de militants anticapitalistes d'ultragauche "black block". De son côté, Edouard Philippe a dénoncé l'intrusion "totalement irresponsable" d'une trentaine de manifestants dans l'hôpital parisien tout en s'interrogeant sur la "justification de ces remises en cause" d'un service public. "Rentrer dans un hôpital, forcer des grilles, faire peur à des patients, faire peur à des soignants, vouloir rentrer dans une salle de réanimation... je pense qu'on atteint vraiment des sommets d'incivilité", a commenté Agnès Buzyn sur Europe 1. La ministre de la Santé a annoncé qu'elle se rendrait sur place ce jeudi 2 mai pour témoigner son soutien aux personnels qu'"ils ont été très courageux" et qu'"ils ont le bon réflexe de protéger avant tout les patients hospitalisés". Cependant, l'enquête devra encore éclaircir les circonstances exactes de l'incident. Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants -hommes, femmes avec ou sans gilets jaunes – ne montrant pas de signes visibles d'agressivité, stationner dans l'enceinte de la Pitié Salpêtrière et tout près de l'entrée du bâtiment. Une journaliste de l'AFP a également vu à cet endroit des manifestants se réfugier dans l'enceinte de l'hôpital pour échapper aux gaz lacrymogènes sur le boulevard de l'Hôpital, avant d'être pourchassés par les forces de l'ordre et pour certains être interpellés."C'est un peu difficile de différencier les casseurs des gens qui voulaient juste se mettre à l'abri des lacrymogènes, mais en tout cas ces gens essayaient de forcer la porte, donc avec mon équipe on était obligés de les empêcher d'entrer dans la réanimation", a témoigné l'interne. Actuellement, 32 personnes sont en garde à vue pour attroupement en vue de commettre des dégradations ou des violences, selon le Parquet. [Avec AFP, Europe 1 et France Inter] MISE A JOUR 2 mai 2019 16h30. Des images de la tentative d'intrusion du point de vue des soignants ont commencé à filtrer sur les réseaux sociaux. Une vidéo anonyme, diffusée sur un compte Facebook de gilet jaune, montre des manifestants tenter de pénétrer dans le service de réanimation chirurgicale du bâtiment Gaston-Cordier. La scène, sans violence ni dégradation, tend à corroborer les témoignages des soignants selon lesquels les manifestants tentaient seulement de se réfugier via une porte de service située à l'arrière du bâtiment.
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