
Plusieurs soignants agressés par la famille d'un patient dans une clinique de la banlieue lyonnaise
Des soignants et policiers ont été agressés par deux membres de la famille d'un patient aux urgences de la clinique Médipôle de Villeurbanne, en banlieue lyonnaise. Ils doivent être jugés ce lundi 7 avril en comparution immédiate.

Des soignants d'une clinique de Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise, ont été agressés par deux membres de la famille d'un patient, qui doivent être jugés ce lundi 7 avril en comparution immédiate, a appris l'AFP samedi auprès de la préfecture du Rhône et du parquet. Selon nos confrères, les faits se sont produits jeudi soir, peu avant 21h, aux urgences de la clinique Médipôle de Villeurbanne.
Les agresseurs auraient reproché aux soignants le temps d'attente pour la prise en charge de leur proche. Des membres du personnel ont reçu des insultes, des menaces et des coups, précise l'AFP, citant une source proche du dossier. Au moins trois soignants auraient été blessés physiquement ; deux auraient reçu 10 jours d'ITT, rapporte BFMTV Lyon.
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Une patrouille de police, présente sur les lieux pour un autre motif, est intervenue pour maîtriser les agresseurs, et deux personnes ont été placées en garde à vue. "Non satisfaits des soins apportés à leur proche", deux membres de sa famille – une femme et un homme - s'en "sont pris à trois professionnels de santé et trois policiers", a indiqué le parquet de Lyon.
Cinq plaintes déposées
La femme est ainsi poursuivie pour "violences sur professionnel de santé avec ITT inférieure ou égale à 8 jours, outrage à personne chargée de mission de service public, menaces de mort à l'encontre d'un professionnel de santé". L'homme – qui est le fils du patient - sera quant à lui jugé pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique, rébellion, outrage à personne chargée de mission de service public et menaces de mort à l'encontre d'un professionnel de santé". Tous deux encourent cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
Selon la préfecture du Rhône, cinq plaintes ont été déposées, trois par les soignants, deux par les policiers.
Sur le réseau social X, la préfète Fabienne Buccio a exprimé son "soutien total aux soignants victimes" et a remercié "les policiers pour leur intervention rapide". Elle a, par ailleurs, annoncé que la police avait renforcé ses patrouilles auprès de l'établissement, "en plus des agents de sécurité privée supplémentaires mobilisés".
Le Dr Saïd Ouichou, qui avait lancé l'appel à la mobilisation le 12 mars dernier contre les violences envers les soignants, a salué la "réactivité des forces de l'ordre" et la "fermeté de la justice" à la suite de cette agression. "Mais nous refusons que cette violence devienne la norme. Ce n’est pas un fait divers. C’est une nouvelle illustration de la crise profonde que traverse notre système de santé", a plaidé le généraliste marseillais sur ses réseaux sociaux, rappelant la nécessité d'une "réponse politique à la hauteur" face à ces violences.
[avec AFP et BFMTV Lyon]
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