A compter du 1er juin et jusqu'en octobre, le Dr Jean-Marc Kreidieh a interdiction de dispenser des soins. Ce pédiatre de Sedan, soutenu par des centaines de parents, dénonce une sanction injuste.
"J’ai donné toute ma vie à la médecine. J’ai perdu ma santé, ma vie de famille, ma vie sociale. Et là, on m’interdit de pratiquer. J’ai tout perdu…" Le Dr Jean-Marc Kreidieh, pédiatre installé à Sedan, est à bout. Le 22 février dernier, il a été condamné en appel par la section des assurances sociales de l'Ordre des médecins à une interdiction de donner des soins pendant six mois. "Je ne sais pas dire non" Tout est parti d'un signalement de la CPAM : de 2010 à 2013, la caisse relève des irrégularités dans la pratique de ce pédiatre, qui travaille jusque... tard dans la nuit et facture en conséquence. "On me reproche de prendre des patients tard, après 20 heures. Mais je pratique simplement la majoration prévue à partir de cet horaire", expose le médecin, qui reçoit jusqu'à 45 patients par jour. "Je ne sais pas dire non. Je n’ai jamais mis quelqu’un à la porte. De toute façon, la loi me l’interdit." Un grief qu'il trouve particulièrement injuste. Car suivant la convention, à partir du 1er janvier 2018, "les consultations réalisées par un médecin correspondant pour un patient adressé par un médecin traitant seront majorées de 15 euros pour une prise en charge dans les 48 heures (…) Cela signifie qu’actuellement on me reproche un comportement que l’on va récompenser à l’avenir en donnant une majoration. Mais c’est le monde à l’envers !" Des actes en dehors de sa spécialité Il lui est également reproché de pratiquer des actes en dehors de sa spécialité en l'occurrence de la kinésithérapie pour désencombrer les voies respiratoires des tout-petits. "On me dit que je n’ai pas le droit de compter cela comme une consultation. Or, c’est le diagnostic le plus difficile en pédiatrie. Ça me prend deux fois plus de temps qu’une.. . consultation normale. Et je vois énormément d’enfants qui ont du mal à respirer car ils sont encombrés. L’air est très pollué ici." Ce qui l'a aidé à "tenir", c'est le soutien des parents de la région. Lancée début mars, une pétition a recueilli plus de 1000 signatures en trois jours. Décidé à ne pas baisser les bras, le médecin s'est pourvu en cassation et refuse de dédommager la CPAM. "J’ai refusé de régulariser. Pendant 10 ans on m’a laissé dans l’ignorance que je pratiquais des tarifs inférieurs à 15 % à ce qu’a fixé la CPAM." En octobre, il est déterminé à rouvrir son cabinet. "Je ne partirai pas sur un échec. Je n’ai rien fait de mal. Je reprendrai en octobre et je ne changerai rien. Absolument rien. Je ne refuserai jamais un enfant malade. Il faut que les technocrates le comprennent." [Avec lunion.fr]
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