Infirmier libéral à Paris, ce quarantenaire risque la Cour d'assises pour avoir soigné les brûlures d'un homme qui avait mis le feu à un appartement, provoquant la mort d'une femme.
L'affaire est digne d'un thriller. Le 3 août 2016, une explosion puis un incendie détruisent un appartement de la rue Fondary, dans le 15e arrondissement de Paris. Dans les décombres, les pompiers découvrent le corps de la locataire, une Espagnole de 26 ans. L'enquête relève que la jeune femme utilisait l'appartement pour y faire travailler des escort-girls. La veille, elle avait payé un groupe de voyous pour faire disparaître le corps d'une des prostituées qui menaçaient de la dénoncer et pour nettoyer l'appartement. Pour effacer toute trace, elle décide finalement d'y mettre le feu, à l'aide d'un complice. Le cocktail d'essence et de détergent utilisé explose, la tuant sur le coup et brûlant l'homme de main. C'est un ami de l'incendiaire, réfugié dans un hôtel de l'avenue de Clichy, qui contacte l'infirmier de la famille pour, prétend-t-il, soigner une coupure. "Il était plus de 22 heures, je ne voulais pas y aller. Et je me dis tous les jours que je n’aurais pas dû, relate cet infirmier libéral, âgé de 48 ans, dans Le Parisien. C’était finalement une grande brûlure au deuxième degré. Le patient n’était pas hyperthermique, et je soigne des brûlures depuis des années. C’est des choses que les infirmiers savent faire. Il n’y avait rien d’alarmant, sa vie n’était pas en danger. Il n’était pas blessé par balles. Je lui ai tout de même conseillé d’aller à l’hôpital et de voir un médecin en lui disant ce qu’il risquait. Le soir même, j’ai tenté d’appeler les pompiers et un médecin à trois reprises. Le patient me disait qu’il était fatigué et m’a demandé de changer ses pansements et de le laisser dormir." L'infirmier viendra à son chevet une dizaine de jours, se faisant payer en liquide sans utiliser de feuille de soins. Lorsque son patient est arrêté et placé en garde à vue le 22 août, le soignant est également mis en examen pour non dénonciation de crime. Cette mise en examen est finalement annulée. Mais l'infirmier est aujourd'hui poursuivi pour exercice illégal de la médecine. "Mon client ne s’est jamais présenté comme un médecin et ne s’est jamais fait payer comme tel. Il est infirmier et n’a jamais fait que son travail", plaide son avocat. "Je suis toujours abasourdi par cette histoire, témoigne l'accusé. Je ne comprends pas ! Moi, je suis infirmier et je soigne, depuis trente ans. J’ai une peur bleue d’aller devant la cour d’assises. Je n’ai fait que des soins, répète-t-il. Dès que je m’arrête de bosser, j’ai les larmes qui montent aux yeux." [Avec leparisien.fr]
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