Un médecin pensait avoir commandité un meurtre : cinq hommes jugés pour l'avoir escroqué
A partir de ce lundi 6 mai, cinq hommes sont jugés devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir escroqué un médecin, en lui faisant croire qu'il avait commandité l'assassinat du mari d'une ancienne patiente. Cette histoire rocambolesque, qui implique deux policiers, date de plus de vingt ans.
Cinq hommes, dont deux policiers, sont jugés à partir de ce lundi 6 mai par le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont accusés d'avoir participé à une escroquerie visant un médecin, qui pensait avoir commandité un meurtre. L'affaire, rapportée par Le Parisien, date de plus de vingt ans. A l'époque, en 2001, le praticien parisien – qui craint les menaces du mari d'une ancienne patiente – fait appel à une connaissance pour assurer sa protection.
Cette "connaissance", ancien membre du "gang d'Aubervilliers", raconte alors au médecin avoir réussi à neutraliser le mari menaçant avec l'aide d'un ami rencontré en prison, relatent nos confrères du Parisien. Les deux hommes amènent ensuite le professionnel de santé dans la cave d'un bâtiment abandonné. Ce dernier y voit un homme attaché, dont il n'aperçoit pas le visage. Quelques minutes plus tard, alors qu'il est sorti du sol-sol, le médecin raconte avoir entendu des détonations et pense donc le mari menaçant décédé.
Pour faire disparaître le corps et étouffer le crime auprès de la police, les hommes de main assurent au médecin qu'il doit débourser 45 000 euros. Une somme qu'il accepte finalement de payer – via un montage financier – après avoir été convoqué, en octobre 2001, par deux officiers dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre. Au total, l'opération à l'origine du montage financier a été valorisée à 914 000 euros, d'après Le Parisien.
Une exécution mise en scène
Mais, en 2004, le praticien se décide à contacter la police pour raconter cette histoire, expliquant avoir été victime d'une escroquerie. La scène à laquelle il a assisté dans le bâtiment désaffecté ne serait, en réalité, qu'une mise en scène, "ourdie pour lui soutirer des centaines de milliers d'euros", détaillent nos confrères.
Si l'enquête initiale avait conclu à un non-lieu, la cour d'appel de Paris a, elle, retenu le scénario du chantage et décidé de renvoyer les protagonistes de cette affaire devant le tribunal. Pour les magistrats, le médecin se serait retrouvé sous "emprise" de l'un des hommes de main, pour lequel il avait une certaine "fascination". Toutefois, cette thèse "ne tient absolument pas" pour Me Gaëlle Dumont, avocate de cet homme de main. "On se demande pourquoi le [médecin] a attendu trois ans pour se manifester si ce n’est pour se dépêtrer d’un contrôle fiscal. Mon client et lui ont eu un différend commercial mais il n’y a jamais eu la moindre escroquerie", estime-t-elle. Les deux policiers qui ont convoqué le médecin pour crédibiliser le scénario de l'exécution, ainsi qu'un homme ayant participé au montage financier, sont aussi jugés dans cette affaire.
[avec Le Parisien]
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