Le niveau d’activité physique diminue partout dans le monde, en particulier du fait de l’utilisation croissante de la voiture pour les transports alors que les trajets « actifs », c’est-à-dire en marchant ou par bicyclette ont régressé. Pour augmenter l’activité physique dans la vie de tous les jours, il est recommandé de se rendre au travail (quand c’est possible !) à pied ou en vélo.
Une méta-analyse de 173 146 participants a rapporté que le fait d’avoir des trajets actifs était associé à une diminution du risque de complications cardiovasculaires. Cependant, cette méta-analyse était limitée par l’utilisation de toute une série de critères d’évaluation cardio-métabolique hétérogènes et parce que les ajustements pour les facteurs confondants n’avaient pas été faits de manière correcte. Ceci a conduit une équipe écossaise à évaluer l’association entre les trajets actifs (en vélo ou à pied) pour se rendre au travail et la survenue de maladies cardiovasculaires, de cancer ou la mortalité globale. Il s’agissait d’une étude de population prospective qui a porté sur 263 540 participants dont 52 % de femmes, d’âge moyen 52.6 ans et qui ont été recrutés dans 22 sites à travers le Royaume-Uni. 2 430 participants sont décédés dont 496 du fait d’une pathologie cardiovasculaire et 1 126 du fait d’un cancer, sur une médiane de suivi de 5 années. Par ailleurs, 3 748 cancers et 1 110 événements cardiovasculaires sont survenus. En modèle ajusté, le fait d’aller et de revenir du travail en vélo (de manière exclusive ou mixte, combinée à un autre mode de transport) était associé à une réduction du risque de mortalité globale (hazard ratio = 0.59 ; IC 95 % = 0.42-0.83, p = 0.002 pour le vélo seul et HR= 0.76 ; 0.58-1, p < 0.05 pour l’utilisation mixte). Le risque de survenue d’un cancer était également diminué (vélo seul, HR= 0.55 ; 0.44-0.69, p < 0.001 ; mixte, HR = 0.64 ; 0.45-0.91, p = 0.01) ; il en était de même pour le risque de mortalité par cancer (vélo seul, HR = 0.60 ; 0.40-0.90, p = 0.001 et mixte, HR = 0.68 ; 0.57-0.81, p < 0.001). L’utilisation de la bicyclette et de la marche pour les trajets était associée à une diminution du risque d’incidence des maladies cardiovasculaires (bicyclette, HR = 0.54 ; 0.33-0.88, p = 0.01 ; marche, HR = 0.73 ; 0.54-0.99, p = 0.04) et de mortalité cardiovasculaire (vélo = HR = 0.48 ; 0.25-0.92, p = 0.03 ; marche, HR = 0.64 ; 0.45-0.91, p = 0.01). En revanche, il n’y avait pas d’association statistiquement significative entre les trajets à pied et la mortalité globale ou la survenue de cancer ou la mortalité par cancer. Le fait de faire des trajets de manière mixte incorporant de la marche n’était pas non plus associé à une modification des critères évalués. En conclusion, le fait de faire des trajets en vélo est associé à une diminution du risque de maladies cardiovasculaires, de cancers et de mortalité globale, le fait de faire des trajets à pied est associé à une diminution du risque de pathologie cardiovasculaire. Il faut donc continuer à promouvoir l’utilisation des modes de transport par vélo pour aller et revenir du travail. Cela nécessite bien évidemment des politiques actives pour que ces modes de transport soient plus faciles à utiliser, en particulier à bicyclette (voies réservées, fourniture de vélo, possibilité de mettre les bicyclettes dans les transports publics, parking à vélo dans les villes…).
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