La consommation d’antibiotiques est en hausse sur ces 10 dernières années ; et les résistances d’E.coli au C3G et des Salmonella à la ciprofloxacine sont en forte augmentation.
La Journée européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques, le 18 novembre, qui s’inscrit dans le cadre d’une semaine mondiale vise à sensibiliser la population et mobiliser le plus grand nombre à cette problématique de l’antibiorésistance, qui "pourrait devenir l’une des principale causes de mortalité dans le monde" rappellent les agences nationales de santé (Anses, Assurance maladie, Ansm). Les données présentées dans le rapport qui vient d’être rendu public, intitulé "Consommation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques en France : soyons concernées soyons responsables" sont en effet inquiétantes. Ainsi, chaque année en France, près de 12 500 décès sont associés à une infection à bactérie résistante aux antibiotiques. Ce bilan réalisé sur les 10 dernières années montre que, en 2016, la consommation globale d’antibiotiques en ville a été mesurée à 30,3 doses pour 1 000 habitants et par jour, en hausse par rapport à 2006 (27,9 doses). En revanche, le nombre de prescriptions d’antibiotiques a été réduit (de 7,1 prescriptions pour 100 patients). A l’hôpital, les indicateurs sont plutôt stables. En ville, l’amoxicilline représente 40,1 % de la consommation d’antibiotiques, l’association amoxicilline-acide clavulanique 23,8 %, les tétracyclines 10,7 % et les macrolides 9,8 %. La consommation a diminué dans presque toutes les classes, dont les fluoroquinolones. Les seules exceptions concernent l’association amoxicilline-acide clavulanique, et l’amoxicilline, qui ont contribué à l’augmentation de la consommation globale en ville depuis 10 ans. Au total la consommation de pénicillines a augmenté de 35,3% sur cette période. Concernant l’antibiorésistance, la situation apparait contrastée. Les auteurs du rapport notent des avancées positives, et principalement, la réduction de moitié en 10 ans de la proportion de souches de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (de 8,9% à 7,6%). Cependant, d’autres évolutions sont préoccupantes. En particulier, la proportion de souches d’E.coli résistantes aux céphalosporines de 3e génération (C3G) a été multipliée par 3 en ville (1,3 à 4,2% sur 10 ans), et par 5 à l’hôpital (2 à 11,5%). L’évolution est la même pour la résistance à la ciprofloxacine chez Salmonella, dont le taux passe de 1 à 3,2% en ville. Les auteurs insistent enfin sur 2 populations : les résidents en Ehpad et les voyageurs qui constituent, pour des raisons différentes, "deux populations dont l’hospitalisation doit susciter l’attention pour limiter la diffusion des bactéries résistantes".
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