L'ordonnance autorisant l'accès partiel aux professions de santé en France vient d'être définitivement adoptée par le Parlement, malgré les vives inquiétudes exprimées par les soignants français.
Au nom de la liberté de circulation des travailleurs, une directive européenne autorise les soignants européens à exercer une profession réglementée dans un autre pays, et ce même si leur formation n'est pas au niveau. Ils n'exerceraient alors que certaines tâches du métier en question : c'est le principe de l'"accès partiel". "Il y a notamment le cas des balnéothérapeutes roumains, qui pourraient faire valoir cette compétence en France, relevant du métier de masseur-kinésithérapeute", nous expliquait il y a quelques mois le Dr Olivier Veran, député de l'Isère (LREM). Mais pour les syndicats médicaux et paramédicaux français, c'est la porte ouverte à des sous-professions, comme auxiliaire plaie et cicatrisation ou assistant de soins en diabétologie. "Comment un patient fera-t-il la différence entre un professionnel diplômé et un autre partiellement formé ? Le risque c'est d'avoir des soins low cost", alertait Karim Mameri, ancien secrétaire général de l'Ordre national des infirmiers. Lire aussi : Soins low cost, concurrence déloyale… l'accès partiel aux professions de santé, vrai danger ou fantasme collectif ? Jeudi 15 février, jour du vote ultime à l'Assemblée nationale, la ministre de la Santé a précisé que la Commission européenne avait été "sollicitée pour élaborer une cartographie des professions de santé au sein de l'UE" pour identifier "les périmètres d'exercice des professionnels" demandant un accès partiel. Agnès Buzyn a rappelé la nécessité de transposer la directive car la France est "sous la menace d'une procédure en manquement". La rapporteure Elisabeth Toutut-Picard (LREM), ancienne gestionnaire d'hôpitaux, a aussi rappelé que l'accès partiel "pourra toujours être refusé pour des raisons impérieuses d'intérêt général". [Avec AFP]
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