En situation irrégulière, le psychiatre de l'hôpital de Millau expulsé de France
Malgré la mobilisation de ses collègues, le psychiatre tunisien de l'hôpital de Millau (Aveyron) a été contraint de quitter la France. Il laisse seuls deux praticiens pour gérer l'ensemble des patients du service psychiatrique de l'établissement.
Il a quitté la France le vendredi 31 mai. Malgré la mobilisation de ses collègues de l'hôpital de Millau, le psychiatre d'origine tunisienne – sous le coup d'une obligation de quitter le territoire (OQTF)– a été contraint de partir. Ce praticien laisse seuls le Dr Jean-Dominique Gonzalez, chef du pôle psychiatrie de l'établissement, et un autre médecin à diplôme étranger.
Une épreuve pour le Dr Gonzalez, qui exerce depuis plus de 40 ans. "On avait essayé des solutions depuis un mois, et je me suis dit que l’on était dans un monde de fous", a-t-il expliqué à Libération. On est là, dans un combat juridique, à chercher des solutions, alors que notre travail, c’est le soin […] Mais où est-on ? Car ce sont quand même les autorités de tutelle qui devraient faire quelque chose, c’est la préfecture qui devrait trouver une solution. Face à cette intransigeance, ma passion dans le service public s’est cassée. Cela m’a provoqué un effondrement intérieur, ce que je n’avais jamais connu."
"Nous sommes obligés de passer notre temps à rassurer les usagers"
Le chef de service est désormais en arrêt maladie. Il n'y a donc plus qu'un praticien en poste dans le pôle psychiatrie de l'hôpital. Une situation très complexe : "Dès vendredi 31 mai au soir nous avons réuni une cellule de crise au centre hospitalier de Millau pour trouver des solutions à un accompagnement psychiatrique public dans le Sud Aveyron", a indiqué Emmanuelle Gazel, maire de la ville, dans les colonnes du Midi Libre.
Depuis, "le service [a été] réorganisé avec, donc, un seul médecin […] Le nombre de lits d'hospitalisation a été diminué, nous ne prenons plus de nouveaux patients et nous sommes obligés de passer notre temps à rassurer les usagers", a détaillé une infirmière de l'hôpital de Millau, interrogée par nos confrères.
Ces dernières semaines, les soignants de l'établissement millavois se sont mobilisés pour demander le maintien en poste du psychiatre d'origine tunisienne, qui exerçait depuis 18 mois à l'hôpital de Millau. Ils craignaient que le départ de ce dernier entraîne "un risque de rupture réel [du] suivi au long cours des patients", et ne pèse de façon démesurée sur les deux praticiens. Des craintes qui semblent aujourd'hui se vérifier.
[avec Libération et Midi Libre]
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