Esmya : ce médicament contre les fibromes ne doit être prescrit à aucune nouvelle patiente

21/02/2018 Par Catherine le Borgne
Médicaments

Un médicament contre le fibrome de l'utérus, Esmya, suspecté d'entraîner de graves troubles hépatiques, ne doit être prescrit à aucune nouvelle patiente et une surveillance du foie s'impose pour les femmes en cours de traitement, selon les Agences européenne et française du médicament. L'ANSM vient d'envoyer un courrier aux professionnels de santé sur cette décision.

Une vingtaine de cas d'anomalies biologiques hépatiques ont été rapportés chez des femmes traitées par Esmya (laboratoire Gedeon Richter) en Europe depuis sa commercialisation en 2012. Parmi eux, cinq cas graves d'hépatites : deux en France survenus en 2017, deux en Allemagne (dont une patiente décédée) et un au Portugal (2015), a précisé mercredi l'Agence française du médicament. Elle vient d'envoyer un nouveau courrier aux professionnels de santé sur cette décision remontant au 9 février. Dans quatre de ces cas graves, les patientes ont dû avoir une transplantation du foie en urgence. C'est surtout le cas de la patiente décédée en Allemagne, survenu en octobre 2017 après greffe du foie en urgence, qui a conduit à prendre ces mesures temporaires, par précaution. Il est en effet apparu suffisamment préoccupant pour justifier ces mesures, souligne l'ANSM. Elles ont été prises en attendant les résultats de la réévaluation du rapport bénéfice/risque du médicament Esmya (acétate d'ulipristal), engagée par l'Agence européenne des médicaments (EMA), explique-t-on à l'ANSM. La réévaluation du produit a été lancée à la demande de la France en septembre 2017. Les conclusions de l'agence européenne sont attendues au 2e trimestre de 2018. Esmya est utilisé dans le traitement des fibromes utérins (tumeurs non cancéreuses de l'utérus) des femmes adultes en âge de procréer, pour réduire la taille du fibrome et ses symptômes (douleur, saignements), avant de l'enlever chirurgicalement si besoin. Les cinq cas graves sont répertoriés en Europe sur environ 700.000 femmes traitées par Esmya dans le monde (dont 64.000 en France). Ce médicament est commercialisé depuis 2012 dans le monde et depuis 2013 en France. Dans les deux cas français, l'existence de lésions du foie antérieures à la prise du médicament a été mise en évidence. La responsabilité d'Esmya n'a donc pu être attestée mais on ne peut pas dire qu'il n'a joué aucun rôle, car il aurait pu aggraver les lésions préexistantes, selon l'agence sanitaire française. Il n'est actuellement pas possible de conclure sur le cas portugais faute de données médicales suffisantes. Enfin, ajoute l'ANSM, le cas de la patiente allemande en vie n'est "probablement pas dû à Esmya".

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

Martine Papaix Puech

Martine Papaix Puech

Oui

Les volontaires à l'assistance technique, les VAT faisaient leur service militaire en Outre-mer. Cela leur a permis de découvrir d... Lire plus

0 commentaire
8 débatteurs en ligne8 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2