Les 8 entreprises* françaises réunies au sein du G5 Santé n’en finissent pas de tirer la sonnette d’alarme. Partie du trio de tête en 2000, la France est désormais 6e en Europe en termes d’exportations pharmaceutiques. Pour ne citer qu’un exemple, caricatural par le différentiel créé : en 2000, les exportations pharmaceutiques étaient en Allemagne de 15 milliards d’euros, la France n’était pas si éloignée, à 11 Md€. En 2017, ces chiffres étaient respectivement de 75 et 28 Md€ ! La cause, une régulation d’une ampleur incompatible avec la volonté présidentielle d’un pays business friendly. Rappelons en effet que sur la période 2010 – 2017, 83% des économies demandées en ville par l’Assurance maladie ont été supportées par le médicament et les dispositifs médicaux ! Et que durant cette période pourtant riche en innovations, le chiffre d’affaires du médicament a strictement stagné en France Ce constat, le G5 Santé le fait malheureusement chaque année. Pourtant, en 2018, l’exécutif s’était engagé lors de la réunion du CSIS (Conseil stratégique des industries de santé) à inverser la vapeur, renouvelant ses engagements cette année encore. Mais la volonté politique semble moins forte que la toute-puissance de la haute administration. Ce qui fait dire à cet ancien haut cadre d’une entreprise pharmaceutique française : "inutile de perdre du temps avec un ministre, c’est son directeur de cabinet qu’il faut convaincre !". Jusqu’à présent, malgré cet environnement défavorable, les industriels du G5 Santé ont maintenu leurs investissements en France et préservé la situation de l’emploi. Mais le point de rupture est proche, révèle une analyse du BIPE disponible sur le site du G5. Invité par le G5 Santé, le député Jean-Carles Grelier, élu dans le département de la Sarthe (Droite constructive), dénonce la logique imposée par la loi de financement de la Sécurité sociale avec un Ondam moitié moindre que le taux naturel de progression des dépenses de santé. Et propose une réintégration du budget de la santé dans le budget de l’Etat avec une loi de programmation budgétaire sur plusieurs années comme c’est le cas pour le budget de la défense.
Mais à ce stade, le G5 propose 3 mesures pour sortir de cette spirale délétère : 1. Fixer au Comité économique des produits de santé (CEPS) des objectifs nationaux de politique industrielle, d’emplois et de commerce extérieur. 2. Appliquer réellement l’article 18 de l’accord cadre signé entre le Leem et le CEPS, autorisant à tenir compte des investissements en production et en recherche sur le territoire français dans la fixation et la révision du prix. 3. Mettre en place une mesure en faveur des exportations et permettant de protéger les sites industriels français exportateurs de produits essentiels. Seule bonne nouvelle de ces 8e Rencontres du G5 Santé : tous les représentants des administrations présentes à la tribune (notamment la Direction générale des entreprises au ministère de l’Economie et des Finances et la direction de la diplomatie économique au ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères) semblaient en phase avec le bien-fondé de ces propositions. *Biomérieux – Guerbet – Ipsen – LFB – Pierre Fabre – Sanofi – Servier – Laboratoires Théa
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