La contribution du Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie à la "transformation du système de santé" voulue par Emmanuel Macron fait grand bruit. Car elle plaide pour une vraie "rupture" avec l'hospitalo-centrisme.
Elle n'est pas encore publiée qu'elle fait déjà parler d'elle. La "contribution à la transformation du système de santé" du Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie, que Les Echos se sont procurée, passe en revue trois scenarios. Le HCAAM rejette d'abord celui du statu quo : le système de santé actuel, cloisonné entre la Ville, l'Hôpital et le secteur médico-social, est "de plus en plus coûteux et de moins en moins efficient" face au vieillissement de la population et à l'explosion des maladies chroniques. Mais pas question non plus de se lancer dans une restructuration "hospitalo-centrée", à l'image de la constitution en 2016 des GHT. "La primauté donnée aux prises en charge lourdes et spécialisées conduit à des difficultés pour maintenir un accès universel et solidaire pour tous à l'ensemble des soins et accentue les inégalités", critique le HCAAM. Trois scenarios pour éviter la catastrophe La soixantaine de membres du Haut Conseil (partenaires sociaux, gestionnaires d'établissements, élus, hauts fonctionnaires, complémentaires santé, etc.) plaident pour un "scenario de rupture" : "Les établissements cessent d'être le centre de gravité du système. Ils sont ouverts sur un extérieur structuré qui n'est plus conçu comme un 'amont' ou un 'aval' de séquences hospitalières", expose le HCAAM. Dans 15 ans, les malades chroniques ou âgés devraient être essentiellement traités hors les murs de l'hôpital. Quant aux professionnels de santé, ils exerceraient tous dans des structures collectives. "La pratique isolée correspond à une organisation qui n'est plus pertinente." Des établissements de santé communautaires, hors GHT, pourraient ouvrir. Les médecins de ville y disposeraient de lits de premier recours et d'imagerie pour traiter la bobologie. Organisés à l'échelle du bassin de vie, les acteurs de santé auront la charge de garantir à chacun un médecin traitant et orienter les patients dans le système. En lien avec ces communautés locales de professionnels, l'Hôpital coordonnerait les retours à domicile, les systèmes d'information et la formation. Les 60 à 70 plateaux techniques à faible activité seraient regroupés. Les budgets de la Ville et de l'Hôpital seraient fondus dans une seule enveloppe, avec une harmonisation des tarifs, tandis que le rôle des ARS serait recentré sur la réorganisation et la coordination des soins. [Avec Les Echos]
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