Le laboratoire public LFB a été étrillé par la Cour des comptes qui a pointé des pratiques industrielles "défaillantes" et une stratégie de diversification dans les biotechnogies "trop ambitieuse". LFB est un laboratoire de médicaments dérivés du plasma détenu à 100% par l'Etat.
La production du groupe a été sérieusement perturbée en 2017-2018 par plusieurs injonctions de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) visant des "déviations" de son processus industriel par rapport aux normes, que le groupe a tardé à corriger, souligne la Cour dans son rapport annuel. Ces déboires de production ont provoqué une baisse de 5,6% de son chiffre d'affaires en 2017, à 490 millions d'euros, tout en gonflant ses coûts : en 2017 le laboratoire a accusé une perte de 152 millions d'euros. Ces difficultés financières ont considérablement retardé le chantier d'une nouvelle usine du LFB à Arras, dont les coûts avaient été largement sous-estimés et dont le financement "n'est plus assuré aujourd'hui", selon le rapport. Initialement prévue pour 2020, la mise en service de ce vaste site de production de médicaments dérivés du plasma "est aujourd'hui retardée de quatre ans", déplore la Cour. L'Etat avait pourtant spécialement procédé à une augmentation de capital de 230 millions d'euros en 2015 pour accélérer la réalisation de ce projet. Ce bilan remet également en cause "la pertinence du rôle de l'Etat comme actionnaire à 100%" du LFB, selon le rapport, qui plaide pour une ouverture du capital à des minoritaires, comme la loi le permet depuis 2015, notamment pour trouver les moyens d'achever la construction de l'usine d'Arras. [Avec AFP]
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