"Le cadre général de l'AME" ne "changera pas", promet Geneviève Darrieussecq
Invitée sur France Inter, ce mercredi 16 octobre, la ministre de la Santé et de l'Accès aux soins a rappelé son opposition à la suppression de l'aide médicale d'Etat (AME), affirmant que le "cadre général" de ce dispositif ne devrait pas changer. Geneviève Darrieussecq a également réagi à certaines mesures du projet de loi de financement de la Sécu pour 2025.
Le "cadre général" de l'aide médicale d'Etat (AME) ne changera pas, a assuré ce mercredi 16 octobre la ministre de la Santé et de l'Accès aux soins. Invitée sur France Inter, Geneviève Darrieussecq a rappelé être opposée à la suppression de cette aide, destinée aux étrangers en situation irrégulière. "Sa modification peut se faire à la marge, comme le préconise le rapport de M.Evin et M.Stefanini [publié fin 2023, NDLR]. Il y a quelques lignes que l'on peut bouger", sans en changer le cadre général. "Je crois que le Premier ministre s'est d'ailleurs exprimé en ce sens, en disant qu'il n'y avait 'pas d'idéologie, on regarde ce rapport et on adapte si c'est nécessaire'", a insisté la ministre.
Mardi 15 octobre pourtant, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a indiqué que le Gouvernement prévoyait de déposer un amendement dans le cadre de l'examen au Parlement du budget 2025 pour que les dépenses de l'AME ne progressent plus l'année prochaine. Le projet de budget présenté jeudi 10 octobre prévoit, lui, une hausse des crédits de l'AME de 8%, à 1,3 milliard d'euros, contre 1,2 en 2024. Une augmentation qui a déclenché de vives réactions chez certains élus du Rassemblement national (RN).
"L'AME est le budget le plus sûr de notre République"
"Jordan Bardella se sert de l'AME comme d'un épouvantail, a réagi Geneviève Darrieussecq ce mercredi. Et je dois dire que cette espèce de symbole mis devant les Français est tout à fait néfaste. L'AME est le budget le plus contrôlé et le plus sûr de notre République."
Alors que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a déjà exprimé son souhait de réformer ce dispositif, la ministre de la Santé a exclu que l'AME puisse faire partie d'une future loi immigration. "Il n'est pas question aujourd'hui qu'il y ait [ce] sujet dans [une] loi immigration, a-t-elle affirmé. [Mais] qu'il faille à la marge revoir des choses, cela peut se faire de manière réglementaire."
Interrogée sur les 5 milliards d'euros d'économies sur la santé prévus dans le projet de loi de financement de la Sécu pour 2025, Geneviève Darrieussecq a insisté sur les "9 milliards d'euros en plus" de l'Ondam (+2,8%). "C'est un objectif qui ne cesse d'augmenter, c'est plus de 63 milliards d'euros par rapport à 2019, a-t-elle détaillé. Les besoins sont là, car il nous faut développer l'accès aux soins, protéger les hôpitaux, développer des politiques notamment dans les soins palliatifs, dans la santé mentale…"
La ministre de la Santé s'est aussi exprimée sur la moindre prise en charge des consultations médicales par l'Assurance maladie, la part de remboursement pourrait en effet passer de 70 à 60%. "A ce stade de la discussion, que nous n'avons pas encore eue avec l'Assemblée nationale, les choses ne sont pas fermées. Ce qui est attendu, c'est un quantum de transferts vers les assurances complémentaires d'un milliard d'euros à peu près", a avancé Geneviève Darrieussecq.
"Je suis inquiète"
"La forme n'[a] pas encore [été] discutée à l'Assemblée nationale. Députés et sénateurs auront à trancher sur cette forme, sachant qu'ils peuvent aussi proposer des solutions d'amélioration des ressources en particulier", a-t-elle poursuivi, rappelant que les complémentaires risquent d'augmenter leurs tarifs l'an prochain : "Je suis effectivement inquiète pour une partie de la population, notamment les retraités avec des petites retraites qui ont [pour certains] des difficultés à accéder aux mutuelles. Je veux travailler sur ce sujet, parce que mon sujet est de protéger les plus fragiles."
Enfin, concernant la crainte de pénuries de Doliprane - que Sanofi devrait prochainement céder à un fonds d'investissement américain, la ministre de la Santé et de l'Accès aux soins a indiqué attendre "trois garanties". La première est que le médicament "soit produit en France", la deuxième porte "sur la garantie d'approvisionnement normal des pharmacies pour l'accès pour nos concitoyens", et la troisième sur la nécessité "que les stocks seront suffisants puisque nous demandons aux industriels de réaliser des stocks, afin d'éviter les ruptures de stocks pendant les périodes critiques", a souligné Geneviève Darrieussecq.
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