D'après le Baromètre Santé Odoxa sur la prévention santé en France aujourd'hui, les Français sont largement sensibilisés aux principaux conseils de santé publique, souvent par leur médecin. En revanche, le plan de prévention santé d'Agnès Buzyn, censé structurer l'action publique en la matière, demeure largement inconnu, y compris par de nombreux médecins. D'après le Baromètre Santé 360 Odoxa*, l'importance de la prévention en santé fait consensus. Sept Français sur dix (69 %) déclarent y avoir été sensibilisés, le plus souvent (36 %) par leur médecin. La même proportion (71 %) disent d'ailleurs appliquer les bons préceptes de prévention. Dans le détail, on s'aperçoit que les Français les plus sensibilisés sont plus âgés : environ 60 % se disent bien informés avant 50 ans, contre les trois-quarts dans les tranches d'âges suivantes.
Autre élément encourageant : plus des trois-quarts des Français ont effectué au moins une consultation préventive au cours de leur vie, le plus souvent à des fins de dépistage de cancer (43 %), pour faire un check-up (40 %) ou se faire vacciner (38 %).
Ces bons résultats théoriques masquent évidemment des disparités, notamment socio-économiques : 63 % des CSP- déclarent appliquer les bons comportements en matière de prévention-santé contre 73 % des CSP+. Dans l'ensemble, on relève un écart constant d'environ 10 points entre les scores CSP+ et CSP- sur l'attention portée à la préservation de la santé, le sentiment d'être bien informé sur le sujet, la propension à appliquer les bons comportements et le recours aux consultations préventives. L'argent premier obstacle déclaré Interrogés sur les principaux obstacles à une meilleure mise en œuvre, les répondants placent en premier lieu le manque de moyens financiers (41 %), suivi du manque de motivation (20 %) et de temps (18 %). Concernant les messages de santé publique auxquels ils ont été sensibilisés, les Français mettent en avant le fait de boire de l'eau (84 %), manger plus de fruits et légumes (83 %), faire du sport (81 %) et limiter les sucres et le sel (81 %). D'autres conseils de prévention sont moins identifiés, comme le fait de dormir suffisamment (69 %), limiter la viande et les produits gras (67 %) ou encore utiliser le NutriScore (32 %).
Le passage à la pratique est bien sûr beaucoup plus délicat. Dans les faits, les conseils les moins suivis sont le fait de dormir suffisamment (60 % des répondants déclarent le faire souvent ou systématiquement), arrêter l'alcool (54 %), faire du sport régulièrement (48 %) et utiliser le NutriScore (33 %).
Déficit de notoriété pour le plan prévention de Buzyn Dernier enseignement : le plan de prévention santé mis en œuvre par la ministre de la Santé en début de mandat demeure encore assez nébuleux pour une bonne partie des Français. La moitié des répondants n'en ont même pas entendu parler. Plus étonnant : interrogés sur la pertinence de ce plan, la moitié des médecins (48 %) préfèrent botter en touche, déclarant ne pas savoir précisément ce dont il s'agit. Un gros tiers des médecins (37 %) n'a même jamais entendu parler du service sanitaire des étudiants en santé, pourtant censé servir de relai majeur à la promotion de la santé sur le terrain : dans les écoles, les entreprises, les prisons, etc. Au final, seuls un quart des médecins (26 %) déclarent savoir précisément ce dont il s'agit. * Sondage Odoxa pour Sciences-Po, Le Figaro Santé et France Info, réalisé par internet auprès de 2002 Français représentatifs de la population français du 19 au 27 juin 2019 et sur un échantillon de 256 médecins (80 généralistes, 167 spécialistes, 9 internes), dont 151 hospitaliers, du 17 au 21 juin 2019.
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