Valeur du point, taux de cotisation… Ce qui change en 2022 pour la retraite des médecins
17 658 euros. C’est le montant qu’un médecin libéral de secteur 1 déclarant un revenu de 90 000 euros* devra verser en 2022 au titre de ses cotisations retraite et invalidité décès, d’après les calculs de la Carmf. Cela représente une hausse de 0.67% par rapport à 2021 et de 24.76% par rapport à 2012. Les médecins de secteur 2 affichant le même revenu devront quant à eux débourser 23 362 euros, soit -0.04% par rapport à l’an dernier et +36.06% par rapport à 2012. Dans le détail, toujours pour un BNC de 90 000 euros, 5068 euros seront dus au titre du régime de base, dont les taux de cotisation (8.23% jusqu’à 1 PASS** et 1.87% jusqu’à 5 PASS) restent inchangés. La cotisation du régime complémentaire augmente de 2.04%, passant de 9.80% à 10% (dans la limite de 3.5 PASS), pour un total de 9000 euros. Enfin, du côté de l’ASV, la cotisation proportionnelle (fixée à 3.80%) ne bouge pas, tandis que la cotisation forfaitaire baisse légèrement : compte tenu de la participation de l’Assurance maladie, les médecins de secteur 1 cotiseront 2852 euros au titre de l’ASV, contre 8556 euros pour les médecins de secteur 2, soit une baisse -tous secteurs confondus- de 2.23%. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la cotisation sur dix ans augmente dans le régime complémentaire de 20 % de moins que dans le régime de base et de 149 % de moins que dans le régime ASV », souligne le Dr Thierry Lardenois, président de la Carmf dans sa lettre de janvier 2022.
Côté prestations, la valeur du point du régime de base augmente de 1.12% et celle du régime complémentaire de 0.5%. En revanche, rien ne change pour l’ASV malgré la demande de revalorisation à hauteur de 1% formulée par les syndicats, sur la base les projections de la caisse de retraite. Après une légère hausse de 0.4% en 2021, le point reste à 13.06 euros. Ces dix dernières années, la valeur du point ASV a baissé de 9%, tandis qu’elle a augmenté de 5% pour le régime de base et de 6% pour le régime complémentaire, rappelle le président de la Carmf. « Toutes choses étant égales par ailleurs sur dix ans, en dépit de deux crises économiques, le rapport prestations/ cotisations montre une nette avance du régime complémentaire, dont je rappelle ici qu’il est notre principal régime de retraite et le seul que nous gérons intégralement. Faudrait-il idéologiquement le supprimer et basculer dans l’inconnu ? », interroge-t-il.
Ces chiffres sont à mettre en regard avec l’augmentation du coût de la vie. Alors que l’inflation était en hausse de 2.9% en janvier (sur un an), « on se rend facilement compte, dans ce contexte inflationniste, de la baisse de pouvoir d’achat des retraités actuels et futurs », déplore le Dr Yves Decalf, président du Syndicat national des médecins concernés par la retraite, sur le site du syndicat. *Le BNC moyen des médecins libéraux cotisants à la Carmf était de 92 260 euros en 2019. ** Plafond annuel de la Sécurité sociale, fixé à 41 136 euros pour 2022.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus