"Les hôpitaux pendant la crise du Covid-19 ont fait preuve d'une inventivité, d'une réactivité et d'une excellence que nombre de pays nous envient. Ils n'ont pas fait que "résister" face à l'afflux de malades, ils ont inventé de nouvelles solutions", s'est enthousiasmé l'ancienne ministre, aujourd'hui présidente de l'organisation internationale Unitaid qui vise à réduire le prix des médicaments pour des maladies comme le sida ou la tuberculose.
En poste au ministère de la Santé entre 2012 et 2017, soit pendant l'intégralité du mandat de François Hollande, Marisol Touraine avait été peu appréciée des médecins qui lui reprochaient son côté dogmatique et idéologique. Elle avait notamment tenté de mettre en place le tiers payant généralisé.
Dans un entretien au magazine Challenges, elle est revenue sur la scène médiatique et a établi ses préconisations pour l'hôpital, dans le cadre du Ségur pour la santé. "La priorité me semble être une augmentation salariale, pour que les métiers de l'hôpital soient justement reconnus et...
restent attractifs. Ces augmentations doivent d'abord concerner les personnels soignants non médicaux, les infirmiers et aides-soignants. C'est à eux qu'il faut s'adresser en premier, à travers une augmentation significative de leur salaire", a estimé Marisol Touraine.
En ce qui concerne une hausse de salaire pour les médecins hospitaliers, l'ex-ministre s'est montrée plus réservée. "C'est au Gouvernement de dire l'enveloppe qu'il veut attribuer à cette revalorisation. Il lui faudra évidemment tenir les engagements pris, rien ne serait pire que des promesses non tenues", a-t-elle jugé tout en défendant son bilan. "J'aurais évidemment préféré obtenir les moyens d'une revalorisation significative et générale des salaires. Mais il est faux de dire que rien n'a été fait : des primes ont été versées, des carrières revalorisées, par exemple celles des sages-femmes. Nous avons également revalorisé en 2017 le point d'indice, qui sert de base de calcul aux rémunérations des cinq millions de fonctionnaires, dont les personnels hospitaliers, malgré l'opposition à l'époque de la Fédération hospitalière de France."
L'ancienne ministre socialiste ne s'est pas gênée pour tacler le Gouvernement d'Emmanuel Macron qui "a voulu à tout prix se démarquer dans le discours de ce qui avait été fait sous le quinquennat précédent" pour finalement "élaborer une stratégie et un projet de loi qui ont in fine largement repris nos objectifs et les outils que nous avions lancés pour réformer le système de soins". "S'il avait amplifié notre stratégie dès 2017 plutôt que de plancher sur une nouvelle réforme qui n'a été votée qu'en 2019, les hôpitaux auraient ressenti les effets du changement plus vite", s'est agacée Marisol Touraine.
[Avec challenges.fr]
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