Des experts préconisent de débrancher une adolescente contre l'avis des parents
Faut-il laisser mourir Inès ? Cette question est au cœur d'un débat entre les parents de l'adolescente et les médecins. Ces derniers proposent de stopper le maintien en vie de la jeune fille, souffrant d'une maladie neuromusculaire et dans le coma depuis un arrêt cardiaque survenu le 22 juin dernier. Les parents y sont opposés.
L’équipe médicale qui suit Inès au service réanimation de l'hôpital des enfants de Nancy, pense que son état est sans espoir et préconise d’arrêter la machine qui la maintient en vie artificiellement. Mais ses parents s’y opposent et ont saisi le tribunal administratif de Nancy en septembre. Un tribunal qui s’en est remis à l’avis de trois experts, rapporte L'Est Républicain. Ces derniers, deux médecins-pédiatres de Paris et un autre de Lille, ont étudié le dossier médical d’Inès à l’hôpital de Nancy le 31 octobre. Ils ont interrogé l’ensemble du personnel soignant qui s’occupe d’elle. Ils ont aussi eu un tête-à-tête avec ses parents. Le résultat de ces investigations est contenu dans un rapport d’une soixantaine de pages envoyé il y a quelques jours au tribunal administratif. Les experts ont jugé que l'adolescente est dans "un état végétatif persistant". Bien que les parents aient l’impression qu’elle réagit parfois et bouge notamment de la main, les experts estiment qu'il ne s’agit que de réflexes et "cela ne remet pas en cause le pronostic neurologique catastrophique". Les spécialistes ajoutent qu’"Inès est incapable de communiquer de quelque manière que ce soit avec son entourage". De façon encore plus claire, ils ajoutent qu’"elle n’a pas et n’aura plus jamais la capacité d’établir le moindre contact". "La poursuite de traitement de suppléance vitale n’a plus de sens et relève d’une obstination déraisonnable", jugent les spécialistes qui proposent "de laisser mourir Inès en lui assurant des soins palliatifs de qualité". Si les parents sont opposés à cette décision, les experts estiment que leur réaction... "n’est pas réaliste" et que "l’intérêt d’Inès n’est pas celui de ses parents". Ils rappellent que l’adolescente "a formulé, à plusieurs reprises, durant le 1er semestre 2017 son souhait de ne pas vivre grabataire entre son lit et son fauteuil, préférant en terminer". Le rapport préconise donc "de façon très exceptionnelle" de débrancher Inès sans tenir compte du refus de ses parents. L’avocat de l’hôpital et celui des parents ont rendez-vous le 6 décembre devant le tribunal administratif pour livrer leur point de vue sur le rapport des experts. [Avec estrepublicain.fr]
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