L'agence de biomédecine s'inquiète. Les prélèvements d'organes tels que le rein, le cœur et le foie ont baissé depuis le début de l'année.
Le nombre annuel de donneurs prélevés affiche une nette baisse sur les premiers mois, et la prévision annuelle à août s'établit à seulement 1.882 donneurs, contre 1.930 attendus, après les bons chiffres de 2017 et "presque dix ans de hausse continue". "C'est inquiétant, 40 donneurs qui manquent, cela peut faire 150 greffes en moins", plusieurs organes pouvant être prélevés chez chaque donneur, observe le professeur Olivier Bastien, responsable du prélèvement et des greffes à l'Agence de la biomédecine. "Les prélèvements d'organes sont peut-être un baromètre des tensions dans l'organisation des hôpitaux, je dis parfois que les greffes sont un peu le canari qui annonce le coup de grisou", poursuit-il, dans une allusion à cet oiseau utilisé autrefois dans les mines pour anticiper les catastrophes. "Nous avons alerté les pouvoirs publics", assure-t-il. "On constate en 2018, pour la première fois depuis de nombreuses années, une baisse sensible, dans certaines régions, du prélèvement, alors même qu'il n'existe pas d'augmentation du taux de refus", souligne l'Agence. Le don d'organes repose en France sur le consentement présumé, qui veut que toute personne soit donneuse après son décès, sauf si elle a exprimé un refus de son vivant. A défaut de consigne écrite, la famille peut attester la volonté du donneur, par écrit. Le "taux de refus" est d'environ 30%, en recul de 3% l'an dernier. La baisse préoccupante des prélèvements sur les personnes décédées pourrait être liée à d'autres facteurs que la capacité des hôpitaux à opérer, note le Pr Bastien, citant "la tentation du repli dans la société dans son ensemble". C'est pourquoi l'Agence de la biomédecine relance ses campagnes auprès du grand public. Outre la campagne annuelle en faveur du don de rein, la greffe la plus fréquente (2 au 28 octobre), l'Agence lance du 15 au 30 novembre une deuxième campagne sur le don post-mortem, qui représente l'essentiel des greffes. Au total, 6.105 greffes ont été réalisées l'an dernier (+3,5%), dont 629 à partir d'un donneur vivant (rein et foie), contre 5.891 en 2016. En 2017, 23.828 patients ont été en attente d'un organe. [Avec l'AFP]
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus