Légalisons la "sédation profonde explicitement létale" plaide le Conseil économique et social
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s'est prononcé ce mardi en faveur d'une légalisation de la "sédation profonde explicitement létale" pour les personnes qui la demanderaient en fin de vie.
"Il y a des mots qui immédiatement crispent, qui bloquent, et qui sont les mots de suicide et d'euthanasie", indique le rapporteur de la décision, Pierre-Antoine Gailly. Mais la situation est la même : celle d'un médecin qui donne ou permet de donner la mort sciemment, quand elle lui paraît une réponse adaptée à la souffrance d'un patient sans espoir de rémission, qu'il puisse le dire ou non. L'une de ses recommandations est d'"ajouter aux droits aujourd'hui reconnus à la personne malade par la loi celui de pouvoir demander au médecin, y compris à travers la rédaction de directives anticipées ou la désignation d'une personne de confiance, de recevoir, dans des conditions strictement définies, une sédation profonde expressément létale". "L'opinion, depuis 2001, est d'avis que le pays devrait autoriser des formes de mourir plus volontaristes que les dernières lois", a souligné Pierre-Antoine Gailly. Autre argument qu'a soulevé en séance le rapporteur : selon les démographes de l'Ined, "l'euthanasie active serait pratiquée de façon plus ou moins régulière en dépit de son interdiction par la loi, et serait à l'origine, ou lié à quelque 2 000 ou 4 000 décès en France" chaque année. Le calendrier donne du poids à cette prise de position, en pleins États généraux de la bioéthique. Cette série de débats doit déboucher sur un projet de loi attendu à l'automne. [Avec AFP]
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