Les soignants "ont une fâcheuse tendance à se parler à eux-mêmes" : Martin Blachier tacle les "corporatismes"

21/03/2022 Par Louise Claereboudt

Dans un entretien accordé au Figaro, le médecin spécialiste en santé publique, auteur du livre Méga gâchis - Histoire secrète de la pandémie, dénonce "le corporatisme" de certains de ses confrères.

"Je n’ai pas de comptes à rendre", a déclaré le Dr Martin Blachier, dans une interview accordée ce vendredi 18 mars au Figaro. Quelques jours après la sortie de son livre Méga gâchis - Histoire secrète de la pandémie, dont Egora a publié des extraits, le spécialiste de santé publique détaillait ses critiques envers le système de santé français et la gestion de la crise sanitaire au quotidien. L’occasion également de répondre aux critiques sur son omniprésence télévisée. "Je suis épidémiologiste, indépendant, je n'ai pas de comptes à rendre à qui que ce soit sur ce que je fais de mon temps, tant que j'arrive à payer mes équipes", a-t-il expliqué, avant de prendre ses distances avec ses confrères médiatiques : "La critique que je pourrais faire à certains de mes confrères est leur corporatisme : un médecin de l'hôpital venait parler pour l'hôpital, un médecin généraliste venait parler pour les généralistes, un médecin biologiste venait défendre les tests PCR, etc."

Le Dr Martin Blachier dévoile le nombre impressionnant de ses passages télé

"Finalement, l'intérêt des gens était assez absent des discours médicaux, a-t-il déploré. Les professionnels de santé ont une fâcheuse tendance à se parler à eux-mêmes." Dans la gestion de la crise, le médecin a regretté que le Gouvernement ait été tiraillé entre les "revendications et les positionnements des corporations professionnelles". "La pandémie a révélé l’entre-soi français de quelques grands médecins influents ; ce qui font plus de politique que de médecine ou de science", a-t-il ajouté, alors que nombre de critiques à son encontre reprenait le même argument. "Cela empêche une nouvelle génération talentueuse d'émerger et de transformer le système en profondeur et c'est regrettable, a-t-il argumenté. En France, nous avons perdu le sens de la transmission. Résultat : les soignants sont malheureux car le système de santé n'a pas su se réinventer au rythme des évolutions de la société. On est resté sur des réflexes anciens des grands barons de la médecine." [avec lefigaro.fr]

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