Mort de Valéry Giscard d'Estaing : retour sur ses réformes fondatrices dans le domaine de la santé
C'est une Roselyne Bachelot émue qui, en pleine séance au Sénat hier, a rendu hommage au troisième Président de la Cinquième République, décédé hier à l'âge de 94 ans, des suites du Covid. VGE, « c’est le droit à l’avortement, c’est l’abaissement de la majorité civile, c’est le divorce par consentement mutuel, l’élargissement du droit de saisine du Conseil constitutionnel, la fin de la tutelle sur la télévision publique et de l’ORTF », a-t-elle rappelé, saluant ses "réformes novatrices qui marquent encore la société française".
Dans un communiqué, l'Elysée a rendu hommage à un "immense serviteur de l'Etat" qui fut "inspecteur des finances, maire, député français et européen, ministre, président de région, membre du Conseil constitutionnel, académicien et Président de la République". "Il œuvra ainsi pour l’intérêt général pendant 65 ans, à toutes les échelles de la Nation. Qu’importait la fonction pourvu qu’il serve la France". A 18 ans, en 1944, Valéry Giscard d'Estaing avait d'ailleurs interrompu ses études pour prendre part à la libération de Paris. Engagée pour la cause des femmes, il a promu leur place au sein du Gouvernement (8 femmes nommées entre 1974 et 1980) et a engagé de nombreuses réformes sociétales : dépénalisation de l'adultère, divorce par consentement mutuel, allongement de deux semaines du congé maternité, libre accès à la contraception et, surtout, dépénalisation de l'avortement avec la loi du 11 juillet 1975 (expérimentation pour 5 ans pérennisée en 79) portée par la ministre de la Santé Simone Veil.
On doit encore à la présidence Giscard la généralisation de la Sécurité sociale (lois de 75 et 78), la création du numéro unique d'appel du Samu (79) ou encore l'organisation et le contrôle de la profession de biologiste. Sous son mandat, les effectifs des hôpitaux ont été...
fortement augmentés, passant de 68000 infirmières et 26700 médecins en 1974 à respectivement 102 000 et 42 000 en 1979, souligne la Fondation Valéry Giscard d'Estaing dans un document résumant son bilan. Parallèlement, une profonde réforme des études de médecines est engagée par la loi du 6 juillet 1979, qui instaure un résidanat de deux ans pour les futurs médecins généralistes, réforme le concours de l'internat pour les spécialistes, avec un nombre de postes désormais fixés par la puissance publique. Enfin, à partir de 1979, le numerus clausus est abaissé volontairement et drastiquement : de 8200 en 1978, il tombe à 6400 en 1981 et ne cessera de diminuer jusqu'en 1993 (3500), avec les effets que l'on connaît. En 1981, Valérie Giscard d'Estaing, battu par François Mitterand, fait ses adieux solennels au peuple français dans une séquence télévisuelle devenue mythique.
Crédit photo : interview à la radio suisse RTS le 22 octobre 2017.
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