Le gouvernement a annoncé jeudi 50 millions d'euros supplémentaires pour les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en difficulté, tentant de répondre à la colère des personnels de maisons de retraite, qui appellent à une mobilisation inédite mardi.
En plus des 100 millions inscrits au budget 2018 de la Sécurité sociale, "nous ajoutons 50 millions d'euros qui vont être donnés aux Agences régionales de santé pour qu'elles puissent accompagner au cas par cas, en fonction des difficultés, les Ehpad qui souffrent aujourd'hui d'un manque de moyens", vient de déclarer sur RTL ce jeudi, la ministre de la Santé. "Je comprends que les Ehpad ne ressentent pas cette amélioration aujourd'hui", en raison du "temps de mise en oeuvre", mais "les professionnels vont sentir la différence cette année", a-t-elle assuré quelques heures avant une conférence de presse des syndicats des personnels des Ehpad pour détailler la journée d'action de mardi prochain. A l'appel des syndicats CGT, CFDT, FO, Unsa, CFTC, CFE-CGC et SUD, et de l'association des directeurs d'établissements, une grève sans précédent des personnels des maisons de retraite médicalisées et des services à domicile est programmée "pour l'augmentation des effectifs, gage de l'amélioration de la prise en charge des résidents". En 2015, environ 585.000 personnes âgées étaient prises en charge dans un Ehpad, selon les statistiques du ministère de la Santé, qui recensait 7.400 établissements, publics et privés. Dans leur tract commun, les syndicats demandent notamment "aux pouvoirs publics, de remplir leur part du contrat : attribuer aux Ehpad les moyens correspondants". Selon Agnès Buzyn, les 50 millions d'euros annoncés font partie d'"un plan global d'accompagnement, à la fois financier et à la fois technique". Selon le ministère, elle en dévoilera les détails lors d'un déplacement vendredi matin en région parisienne. Les ARS devront aussi "mettre en place des structures d'appui pour aider les Ehpad en difficulté à se réorganiser, pour voir comment ils peuvent coopérer entre eux parce que parfois c'est un problème d'isolement de petites structures", a-t-elle insisté. Interrogée mardi à l'Assemblée nationale, la ministre avait réaffirmé que la réforme du financement des Ehpad, initiée en 2017, serait poursuivie. Cette réforme, contestée notamment par des acteurs publics tels que la Fédération Hospitalière de France (FHF) et certains départements, prévoit d'aligner progressivement jusqu'en 2023 les dotations aux Ehpad publics et privés. Cette réforme "qui va se traduire par des suppressions massives de postes, est unanimement rejetée", affirment dans leur tract les syndicats, demandant à être reçus par le président Emmanuel Macron. [Avec AFP]
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