Certes, rien n’est comparable puisque les indicateurs ont été revus, certains objectifs réhaussés et que les forfaits structure et médecin traitant ont été découplés de l’ancienne rémunération sur objectifs de santé publique. Et, certes, la clause de sauvegarde prévue par la convention a été actionnée afin de lisser le décrochage, mais l’impact est délétère. Aggravé par le fait que les rémunérations à venir ne seront servies qu’en juin, ce qui rend les comparaisons bien complexes. Après que le directeur de la Cnam lui-même a avoué que l’assurance maladie "essuyait les plâtres" de la réforme, les organisations syndicales ont montré les dents. "Les indicateurs ont été mal ajustés", a dénoncé MG France, pourtant ardent défenseur des alternatives au paiement à l’acte et des différents types de rémunération s’en éloignant. Pour le SML – signataire en son temps, avec la CSMF, de son ancêtre, le P4P (Pay for Performance) –, ces hoquets démontrent les "limites des forfaits". La FMF est mobilisée depuis le tout début des craintes sur l’impact de la réforme. Quant aux Généralistes de la CSMF (non signataires de la convention), ils installent un observatoire des aberrations qui remontent du terrain. Nul doute que les prochaines élections professionnelles, en 2020, commencent à alourdir le climat et à tendre les relations avec l’assurance maladie, quand bien même cette réforme s’est construite dans une parfaite co-gestion entre la Cnam, les syndicats médicaux et toutes les instances scientifiques qui comptent dans la profession. Une commission conventionnelle va plancher sur les dysfonctionnements notés. Simple couac ou fin de la lune de miel ?
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