À tout seigneur tout honneur ! C’est l’Ordre lui-même qui le dit : actuellement, les femmes représentent 47 % des médecins en activité. Tandis qu’à l’Ordre, elles sont… mystère. En tout cas bien peu en regard de la physionomie réelle du corps médical, engagé depuis plusieurs années dans une belle dynamique de féminisation, n’en déplaise à quelques barbons du vieux monde ! "L’Ordre des médecins doit pouvoir s’appuyer sur une vision juste et réaliste des conditions d’exercice actuelles et à venir", expliquait dans Médecins, le bulletin de l’Ordre, de novembre dernier le Dr Jacques Lucas, vice-président du Cnom. Un bulletin entièrement consacré à la réforme lancée par la loi de modernisation de notre système de santé (la loi santé de janvier 2016) et qui s’inscrit, précise l’Ordre, "dans un contexte global d’importantes réformes, notamment les nouvelles délimitations régionales et l’instauration de la parité". En guise de première étape, les élections aux conseils départementaux – en cours depuis janvier dernier – retiennent deux principes innovants : la limite d’âge du candidat à 71 ans d’un côté et la parité de l’autre, par le biais de la présentation obligatoire pour chaque candidature aux conseils départementaux d’un binôme homme-femme. Ce qui supprime dans la foulée les postes de suppléants. Si l’Ordre national applaudit à cette réforme, on ne sait pas ce qu’on en pense réellement dans les baronnies ordinales, là où le féminisme -comment dire - reste un concept en devenir. Mais si les médecins votent et relèvent le pari, c’est un Ordre moderne et rajeuni qui devra se confronter à la révolution technologique et à la féminisation du corps médical, qui n’en sont qu’à leurs prémices. Un Ordre porte-parole éclairé du corps médical – ce qu’il est déjà –, mais plus encore écouté par les politiques et respecté par les patients. Autant de raisons pour lesquelles il faut voter.
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