Accès aux études de médecine : on fait le point sur ce qui change en Pass/LAS

Début juillet, un décret et un arrêté ont modifié certaines modalités de la réforme du premier cycle des études de santé (R1C) pour cette rentrée 2024. Mise en place en 2020, cette réforme a mis fin à la redoutée Paces et créé deux voies d'accès aux études de santé, les Pass et les LAS*. Elle est depuis largement décriée par les étudiants et leurs parents, qui pointaient notamment du doigt le déroulé des épreuves orales d'admission en deuxième année des filières santé (médecine, pharmacie, odontologie…).  

Les textes publiés au Journal officiel au début de l'été sont venus lisser les pratiques des universités concernant ces oraux et modifier d'autres aspects de la R1C. Sanctionné par le Conseil d'Etat fin 2023, le Gouvernement était contraint de faire évoluer cette réforme. A quelques jours de la rentrée, Egora fait le point sur ces principaux changements.  

Principal point de tensions ces dernières années : la pondération des épreuves orales d'admission en deuxième année des études de santé est désormais fixée à 30% de la note globale classant les élèves. Une variation de plus ou moins 5% reste possible, selon les universités.  

Jusqu'alors, cette pondération oscillait entre 30 et 70% de la note finale – qui comprend les épreuves orales et d'autres écrites, dites de "premier groupe" – en fonction des établissements. Ces différences créaient, chaque année, de l'incompréhension et de la colère parmi les étudiants en LAS et en Pass.  

• Un contenu des oraux précisé

Les "compétences transversales" évaluées lors de ces épreuves orales ont été précisées. Il est désormais écrit que celles-ci correspondent tant à "l'aptitude à l'analyse et à la synthèse, à l'expression orale, à la communication, au travail individuel et collectif, au repérage et à l'exploitation de ressources documentaires" des étudiants en Pass et en LAS, qu'à leurs "compétences numériques et de traitement de l'information et des données".  

De plus, les textes publiés début juillet indiquent que les épreuves orales d'admission doivent permettre "aux candidats de démontrer, à partir de modalités d'évaluation différentes de celles mises en œuvre lors des épreuves du premier groupe, qu'ils disposent des compétences nécessaires pour accéder aux formations de médecine, de pharmacie, d'odontologie ou de maïeutique".  

Ces oraux, d'une durée de dix minutes (hors temps de préparation), ne peuvent toutefois porter sur le projet professionnel de l'élève. Leur nombre doit être compris entre deux et quatre, selon les universités.  

• La création d'un module de découverte 

Il était déjà prévu dans les textes la mise en place par les facultés d'un "module de préparation" pour ces épreuves orales. Désormais, elles devront également proposer aux étudiants un "module de découverte des métiers de santé".  

• Une troisième chance possible

Les textes publiés début juillet confirment la possibilité pour un étudiant de bénéficier d'une dérogation permettant une troisième candidature, sous conditions. Celle-ci peut être accordée par "le président de l'université sur proposition du ou des directeurs concernés des unités de formation et de recherche de médecine, de pharmacie, d'odontologie, du directeur de la structure de formation en maïeutique ou du directeur de la composante concernée", détaillent les textes.  

Elle doit toutefois être justifiée par des circonstances exceptionnelles, liées notamment à l'état de santé de l'étudiant, "à ses conditions matérielles d'études, à sa situation personnelle ou tout autre motif dûment justifiés, [qui] ont affecté les chances réelles et sérieuses dont il disposait pour accéder en deuxième année du premier cycle des formations de médecine, de pharmacie, d'odontologie ou de maïeutique", précisent les nouveaux textes.  

* Parcours d'accès spécifique santé (Pass), Licence avec accès santé (LAS).