“Après la mobilisation des étudiants lors de la première vague de Covid-19 au printemps 2020, un constat sans appel est fait par le Centre National d’Appui : 65,3% des étudiants en santé ont été mobilisés et plus de 50% des étudiants mobilisés ont présenté un score significatif sur l’échelle de détresse psychologique”, rappellent dix associations et syndicats d’étudiants en santé*, dont l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l’InterSyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale (Isnar-IMG) et l'InterSyndicale nationale des internes (Isni).
Les raisons de cette détresse : la préoccupation liée à la validation de leur formation, la fatigue liée au travail dans un service en tension, la peur de prodiguer de mauvais soins aux patients et le dérèglement de leur formation qui leur fait craindre de devenir de moins bons praticiens.
Ces organisations appellent donc à prendre une série de mesure visant à mieux protéger, encadrer et assurer la formation des étudiants en santé dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. L’Anemf, l’Isnar-IMG et l’Isni demandent notamment une application de la législation sur les conditions de travail, le temps de travail et la rémunération des carabins qui occupent diverses fonctions lors de la formation initiale. Le carabin devra “être formé et encadré et sa rémunération sera calquée sur sa nouvelle fonction”, demandent-elles aussi.
Elles réclament ensuite que l’application de l’arrêté du 28 mars 2020 portant sur la réquisition des professionnels de santé soit appliqué, un encadrement des étudiants sur des actes et missions spécifiques en stage, l’accès aux EPI pour tous les carabins.
Concernant la formation, l’Anemf, L’Isnar-IMG et l’Isni souhaitent que la continuité pédagogique des cours soit assurée et que la maquette de pédagogie de l’année soit respectée. Comprendre : les carabins ne devront pas effectuer leur stage dans un seul et même lieu pour l'année 2020-2021.
Enfin, face à des chiffres alarmants sur l’état de détresse psychologique des carabins, les trois organisations demandent un suivi des étudiants sur le plan psychologique et psychique, assurés au sein de cellules de crise Covid, dans lesquels “les organisations représentatives des étudiants en santé seront systématiquement intégrées”. Les organisations appelent par ailleurs à la mise en place de “leviers de recours” passant par des “extractions de stage des étudiants en cas d’impossibilité d’échanges constructifs au niveau local”.
“Les formations de santé bousculées par la crise sanitaire ne feront qu’une seule victime : le patient. Si ces formations ne sont pas négligées, alors nous soignerons demain”, affirment les organisations conjointement. “Les étudiants en santé l’ont déjà démontré : ils répondront présent pour soutenir les patients et le système de santé. Cettes fois, ils ne le feront ni au détriment de leur formation, ni à celle de leur santé”, poursuivent-elles.
*Anepf, Anesf, Fnek, Fnesi, FNSIP-BM, l’UNECD et la Fage.
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