"J'étais admiratif de mon médecin généraliste" : le major des ECN 2023 se dévoile

28/06/2023 Par Marion Jort
Externat Internat ECN

Premier aux ECN et… (presque) dernier au courant ! Ce mercredi 28 juin, Mathis Jacquet, 23 ans, étudiant à la fac de médecine de Rennes, a découvert avec surprise qu’il était le major de la toute dernière édition des ECNi, une heure après la publication des résultats sur Egora. Le jeune homme, qui confie avoir “travaillé avec efficacité” cette année, était loin de s’attendre à voir apparaître son nom tout en haut de la liste. Alors qu’il songeait à la médecine générale, son classement le fait réfléchir... Interview d'un futur médecin à la recherche de “stimulation”, mais aussi de “liberté” dans son exercice. 

  Egora : A 23 ans, vous êtes le major de cette édition des ECN 2023. Quelle a été votre réaction à la découverte des résultats ?  

DR

Mathis Jacquet : Je n’y croyais pas ! Personne ne s’attend à ce genre de nouvelles, je crois. J’ai passé la journée de dimanche à dire à mes amis que le concours ne s’était pas si bien passé que ça et que je leur dirai ce qu’il en est aujourd’hui… Finalement, je peux leur donner une bonne nouvelle !    D’autant que vous avez découvert le classement une heure après son officialisation… Oui ! J’étais avec ma copine, nous étions en train de prendre l’air et avions mis nos portables en mode avion. On a tout découvert ensemble en lisant votre article et on a été très surpris ! J’avoue que sur l’instant, je n’ai pas tout compris… Il m’a fallu trois minutes pour m’en remettre.    D’où vient votre vocation ?  Elle a émergé au lycée. J’étais assez admiratif de mon médecin généraliste, qui a bien voulu me prendre en stage de découverte en troisième. Cette expérience m’a beaucoup plu, et puis j’ai fait d’autres petites sessions découvertes avec des mamans d’amis à l’hôpital et l’univers m’a plu, c’est pourquoi j’ai choisi cette voie après le bac.    La première année de médecine est souvent difficile pour les étudiants. Comment s’est passé votre premier cycle et comment avez-vous géré la Paces ? J’ai eu la Paces du premier coup, ça s’est très bien passé. J’étais bien entouré par rapport à beaucoup d’étudiants qui étaient livrés à eux-mêmes. J’étais chez mes parents, j’ai continué à faire du sport. J’avais une bonne routine.    Et l’externat ? Ce n’est pas évident de faire la transition entre la troisième et la quatrième année. On passe de beaucoup de temps pour les loisirs, sortir, rigoler… à un rythme plus soutenu, une vie qui alterne entre les stages et la bibliothèque universitaire. Il faut se mettre dans le bain assez vite et surtout, garder du temps pour soi à côté des révisions ! 

  Quelle a été votre méthode de travail pour les ECN ? La même chose ! J’avais ma famille, mes amis autour de moi, j’ai rencontré ma copine… et à côté, j’ai continué à faire du football dans le club où je suis inscrit. Tous les dimanches, j’avais match ! A quelques semaines du concours, je n’ai rien changé. Je me disais qu’il fallait être efficace au moment de réviser mais aussi profiter à fond quand j’avais l’occasion d’avoir des fenêtres pour décompresser.    Vous êtes premier… vous avez donc le choix ! Avez-vous déjà une idée de la spécialité que vous souhaitez choisir ?  A vrai dire, je ne sais pas trop encore. Mon classement rebat les cartes car je ne m’y attendais pas. J’ai fait un stage de médecine générale qui m’a plu et donc pourquoi pas ! C’est le choix que j’avais en tête jusque-là mais je ne me ferme pas de porte.    Les modifications du DES* de médecine générale et l’allongement de l’internat d’un an ne vous inquiètent pas ? Si, bien sûr. Cela va sûrement en refroidir certains. Je pense que quelque part, ils comptent sur notre vocation pour...

faire passer tous ces changements, toutes ces réformes qui vont à l’encontre de ce que souhaitent les étudiants. Personnellement, j’ai ça en tête mais ce n’est pas la quatrième année qui me refroidira si j’ai la vocation.   Vous êtes actuellement étudiant à Rennes, souhaitez-vous rester en Bretagne pour votre internat ? Pas forcément ! Avec ma copine, qui a également passé les ECN et qui a aussi eu de super résultats, on se disait qu’on pouvait bouger. Ça sera aussi pris en compte dans mon choix final.    Comment envisagez-vous votre exercice plus tard ? Ce qui est très intéressant en CHU, c’est l’hyper stimulation, le fait d’être très sollicité, galvanisé. Cela dit, je pense que c’est difficile à ce stade de dire si je veux exercer toute ma vie en CHU ou non. Peut-être qu’un mode d’exercice mixte ou plus libre peut me convenir… C’est d’ailleurs ce qui m’avait plu en médecine générale.    Qu’avez-vous prévu pour cet été ?  J’ai un stage en maladies infectieuses. Et puis, je voulais rester avec mes amis, ma famille, ma copine car nous n’avons pas eu une année très facile… donc je voulais passer du temps avec eux, à Rennes. Beaucoup font des contrats de FFI**, mais je pense que c’est important de rester parmi les miens.    *Diplôme d’études spécialisées **Faisant fonction d’interne  

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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