FMC : 10 points clésFormes cliniques du psoriasis
Il est important de reconnaître la sévérité du psoriasis chez un patient donné, afin de prescrire le traitement le plus adapté.
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01Point formation n°1
Le psoriasis est une pathologie fréquente, sa prévalence est comprise entre 2 à 5 % de la population. Un premier pic d’incidence est observé à l’âge de 22 ans et un deuxième pic chez les patients ayant la cinquantaine. Dans cette dermatose, les choix thérapeutiques se sont considérablement étoffés depuis une décennie, et s’adaptent à la forme clinique et à la sévérité de cette maladie.
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Même si l’origine du psoriasis n’est actuellement pas parfaitement connue, un rôle des lymphocytes T dans la genèse de l’inflammation est souvent mis en avant. Il existe par ailleurs des traits polygéniques. Ainsi si un parent est atteint de cette pathologie, la descendance sera touchée dans 8 % des cas, et dans 41 % des cas si les deux parents sont atteints.
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Certains facteurs déclenchants favorisent le psoriasis : les traumatismes, les infections (notamment streptococcique dans le psoriasis en goutte, ou le VIH), le stress, certains traitements (corticoïdes, bêtabloquants, lithium, antipaludéens).
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Le psoriasis en plaques est la forme clinique la plus fréquente (entre 80 et 90 % des cas). Elle se caractérise par des papules érythémateuses dont les limites sont nettes. Ces papules au départ ovalaires peuvent s’étendre et forment secondairement des unités très individualisées. Le plus souvent, on retrouve à la surface de ces formations des squames adhérentes de couleur blanche. En les grattant, on peut observer de légères gouttes de sang (rosée sanglante ou signe d’Auspitz). On peut également noter en grattant ces squames un blanchiment (signe de la tache de bougie).
Ces placards peuvent être prurigineux, et ils se localisent au niveau de zones bastions : les coudes, genoux, région sacrée, cuir chevelu, paumes et plantes. -
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Le psoriasis en goutte se caractérise par de nombreuses papules de petite taille (entre 2 mm et 1 cm) avec des squames parfois peu apparentes. On retrouve ces lésions le plus souvent au niveau du thorax. Cette forme clinique se rencontre chez les enfants et les adultes jeunes.
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Le psoriasis inversé ou flexural est une forme localisée au niveau des plis (inguinaux, axillaires, sous-mammaires, interfessiers, conduits auditifs). Il se présente sous forme d’un placard érythémateux (parfois rouge vif ), peu squameux, dans certains cas fissuré, et dont les limites sont nettes. Cette forme est souvent confondue avec un intertrigo d’origine candidosique.
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D’autres formes sont également décrites :
– la forme érythrodermique, qui peut être secondaire à la prise de certaines thérapeutiques, expose le sujet à des risques infectieux ou à des désordres hydroélectrolytiques;
– l’atteinte du cuir chevelu est fréquente (entre 50 et 80 % des cas) et se caractérise par des plaques de couleur blanche adhérentes. On peut la confondre avec une dermite séborrhéique ;
– la forme palmoplantaire est fréquemment atypique, et donne un aspect de placards kératosiques parfois fissurés qui peuvent être confondus avec un eczéma. -
08Point formation n°8
Les manifestations cutanées précèdent les manifestations articulaires dans plus de la moitié des cas. Au niveau rhumatologique, le psoriasis peut donner des atteintes oligoarticulaires (70 % des cas), interphalangiennes distales (10 % des cas). Au niveau des doigts ou des orteils, des atteintes inflammatoires donnant un aspect en saucisse peuvent se rencontrer.
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Le traitement local est administré lorsque la dermatose touche moins de 15 % de la surface corporelle du patient. Il repose sur les dermocorticoïdes, les dérivés de la vitamine D (seuls ou associés à des corticoïdes), les rétinoïdes topiques, ou les kératolytiques.
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Les traitements généraux sont administrés pour des formes sévères. On peut recourir à la photothérapie (2 séances par semaine durant 3 mois) et/ou un traitement systémique comme les rétinoïdes oraux, le méthotrexate, la ciclosporine. Des biothérapies peuvent être proposées dans les formes sévères. Elles sont capables de rendre la maladie silencieuse. Deux grandes classes sont actuellement disponibles : les inhibiteurs du TNF-alpha (adalimumab, étanercept, infliximab) et un inhibiteur des interleukines 12 et 23 (ustékinumab). De nouvelles molécules ciblant la cytokine IL-17 sont déjà disponibles (sécukinumab, ixékizumab) ainsi qu’un inhibiteur de phosphodiestérases 4, l’aprémilast.
Références :
– Saurat JH, Lachapelle JM, Lipsker D, Thomas L. Dermatologie et infections sexuellement transmissibles. Éd. Masson 2009.
– Fitzpatrick TB. Atlas en couleurs de dermatologie clinique. Éd. Flammarion Médecine-Sciences 2007.
– Bachelez H. Psoriasis. Revue Prat Med Gen 2014;28(932):859-64.
Le Dr Pierre Francès déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.