FMC : 10 points clésHyperactivité vésicale

Affection fréquente, l’hyperactivité vésicale reste taboue pour de nombreux patients, qui ne consultent pas.

23/10/2017 Par Pr François Haab
  1. 01
    Point formation n°1

    Le syndrome clinique d’hyperactivité vésicale est défini par la survenue de mictions soudaines, intempestives, impossibles ou très difficiles à maîtriser. Ces « urgences mictionnelles » s’associent habituellement à une augmentation de la fréquence des mictions de jour comme de nuit. Plus précisément, les patientes ou patients ont le sentiment de devoir aller uriner très souvent mais pour des mictions de très faible volume.

  2. 02

    Près de 3 millions de Français, dont 40 % d’hommes et 60 % de femmes de plus de 40 ans, en sont ainsi atteints. La vessie hyperactive a un impact sur la santé physique, mentale et émotionnelle des patients, et des répercussions sur la qualité de vie. Elle retentit également sur la qualité du sommeil, l’estime de soi, l’humeur ainsi que sur les fonctions sexuelles.

  3. 03

    Dans la majorité des cas, le syndrome d’hyperactivité vésicale survient sans véritable cause sous-jacente. Néanmoins, cette symptomatologie clinique peut être parfois le témoin d’une pathologie sous-jacente de la paroi ou de l’innervation vésicale : polype, lithiase, pathologie neurologique par exemple. D’une manière générale, l’hyperactivité vésicale idiopathique est de début très progressif, le plus souvent avec une impossibilité pour les patients de dater l’origine des troubles. À l’inverse, une hyperactivité vésicale secondaire à une pathologie sousjacente est le plus souvent de début brutal ou très rapidement progressif.

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    Les symptômes cliniques peuvent être exacerbés par certains facteurs environnementaux : temps froid et humide, anxiété. Le surpoids est reconnu comme un facteur de risque certain, avec une amélioration clinique lors de sa correction. Les symptômes peuvent également être exacerbés par la prise de certains aliments comme le café, le thé, les vins blancs.

  5. 05

    L’évaluation est essentiellement clinique. Le diagnostic repose sur les données de l’interrogatoire, précisant les symptômes, leur fréquence, leur éventuelle association à une incontinence d’effort. L’examen physique permet d’éliminer chez la femme un prolapsus urogénital qui peut favoriser la survenue de troubles vésico-sphinctériens.

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    En cas de doute, un examen neurologique de la sensibilité et motricité périnéale peut être effectué. Sur un plan diagnostique, l’outil le plus performant est la tenue par le patient d’un calendrier mictionnel consistant à noter pendant quarante-huit heures consécutives l’heure et le volume de chacun des épisodes mictionnels. Ce calendrier permettra d’établir avec certitude le diagnostic de pollakiurie et d’éliminer une éventuelle polyurie, qui est le principal diagnostic différentiel.
    Les autres examens complémentaires, Ecbu, échographie pelvienne, cysto- scopie ou examen urodynamique, ne sont prescrits qu’en cas de signes cliniques d’appel de pathologie sous-jacente, ou encore si l’interrogatoire ne permet pas de caractériser le trouble fonctionnel ou en cas d’échec des traitements de première intention.

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    Concernant la prise en charge, il s’agit tout d’abord de limiter les excitants vésicaux, de prévenir la surcharge pondérale et de veiller à éviter certains médicaments (antidépresseurs, diurétiques ou myorelaxants). Le renforcement des défenses repose sur la rééducation pelvipérinéale, qui doit permettre à la patiente d’exercer une contraction périnéale efficace lors de la survenue d’une envie urgente. Cette rééducation est particulièrement efficace en cas d’urgenturies d’orthostatisme.

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    Point formation n°8

    Le traitement médical repose sur la prescription de médicaments anticholinergiques. Ces traitements efficaces ont néanmoins des effets secondaires à prendre en compte : bouche sèche, constipation et risque cognitif, particulièrement chez le sujet âgé. L’arsenal thérapeutique a été complété par la mise sur le marché de molécules bêta-3-agonistes agissant directement sur le muscle de la vessie et sans effets anticholinergiques.

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    En cas d’échec, le choix thérapeutique pourra porter sur la réalisation d’injections intradétrusoriennes de toxine botulique ou d’une implantation d’un neuromodulateur de la vessie. Les injections de toxine botulique sont réalisées tous les six à neuf mois avec en début de traitement une escalade de dose progressive de manière à limiter au minimum le risque rétentionnel.

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    Enfin, en cas d’urgenturies d’orthostatisme résistant à la rééducation ou aux médicaments, il peut être licite de proposer une intervention de renforcement sphinctérien de type bandelette ou agent de comblement urétral.

Références :

- Haab F, et al. Terminology of functional problems of the lower urinary tract: French adaptation of the International Continence Society terminology. Lett Med Phys Readapt 2010;26:57-68.

Le Pr François Haab déclare participer ou avoir participé à des interventions ponctuelles pour Allergan, Pfizer, Astellas.

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