Anxiété clinique à l’âge adulte : 3 facteurs psychologiques prédictifs identifiés à l’adolescence
Une équipe de chercheurs de la région parisienne (laboratoire Trajectoires développementales et psychiatrie, Inserm/ENS Paris-Saclay ; Centre Borelli, CNRS/Université Paris-Saclay), a eu l’idée d’utiliser l’intelligence artificielle (IA) pour déceler des signes avant-coureurs d’une anxiété clinique. Ils ont mené une étude portant sur 580 adolescents issus de la cohorte Imagen. Les participants avaient 14 ans au moment de leur inclusion dans la cohorte. Des évaluations psychologiques ont été réalisées par questionnaires remplis en ligne aux âges de 14, 18 et 23 ans. Un algorithme d’IA a ensuite été mis en place pour déterminer si certaines des réponses formulées à l’adolescence (14 ans) avaient une incidence sur le diagnostic individuel de troubles anxieux à l’âge adulte (18-23 ans). Les résultats ont permis de mettre en évidence 3 grands caractéristiques prédictrices de troubles anxieux ultérieurs, avec une relation statistiquement significative : le neuroticisme (tendance à ressentir des émotions négatives, une mauvaise maîtrise des pulsions, et une inadaptation au stress), le désespoir, et des symptômes émotionnels. L’étude comportait aussi un volet d’imagerie. Mais les résultats de ces examens n’ont pas été associés de façon prédictive à l’apparition de troubles anxieux. En revanche, ils pourraient permettre « de déterminer plus précisément un type de trouble anxieux vers lequel une personne est susceptible d’évoluer » précise l’Inserm. "Notre étude révèle pour la première fois qu’il est possible de prédire de façon individualisée, et ce dès l’adolescence, l’apparition de troubles anxieux futurs. Ces prédicteurs ou signes avant-coureurs identifiés pourraient permettre de détecter les personnes à risque plus tôt et de leur proposer une intervention adaptée et personnalisée, tout en limitant la progression de ces pathologies et leurs conséquences sur la vie quotidienne", explique Jean-Luc Martinot, directeur de recherche à l’Inserm et pédopsychiatre, co-auteur de l’étude.
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