Asco 2019 : une molécule double la survie sans progression du cancer du pancréas
L’olaparib (Lynparza, AstraZeneca) est un inhibiteur des enzymes poly (ADP-ribose) polymérases (PARP) qui interviennent dans le processus de réparation de l'ADN des cellules cancéreuses. Il est déjà indiqué dans le traitement des tumeurs de l’ovaire chez les patientes présentant cette mutation BRCA. "Polo est la première étude randomisée de phase III à établir une approche axée sur les biomarqueurs dans le traitement du cancer métastatique du pancréas et ouvre la porte à une nouvelle ère de soins personnalisés pour ce cancer difficile à traiter", a déclaré l'auteur principal de l'étude Hedy L. Kindler (University de Chicago). "Environ un patient sur cinq a répondu à l'olaparib pendant deux ans en moyenne, ce qui est vraiment remarquable pour le cancer du pancréas métastatique." En 2015, un précédent essai de phase II avait déjà mis en évidence un taux de réponse de 22% chez des sujets ayant une mutation du gène BRCA 1ou 2, et présentant un cancer du pancréas traité à l'olaparib à la suite d'une chimiothérapie par gemcitabine. L’étude Polo qui vient d’être présentée à Chicago est un essai de phase III qui visait à évaluer l’effet de l'olaparib sur la progression de la maladie après 16 semaines ou plus de chimiothérapie initiale à base de platine. 154 personnes (âge moyen de 57 ans ; 58% d’hommes) présentant des mutations du gène BRCA ont été arandomisées : 92 personnes ayant été affectées à l'olaparib et 62 au placebo.
Les résultats ont montré que l'olaparib a permis de réduire le risque de progression de la maladie de 47% par rapport au placebo. La survie médiane sans progression chez les patients recevant l'olaparib était de 7,4 mois, contre 3,8 mois pour les patients ayant reçu un placebo. Après 1 an, 33,7% des patients recevant de l'olaparib n'ont présenté aucun signe de progression de la maladie, contre 14,5% de ceux qui ont reçu un placebo. Après deux ans, le taux était encore de 22,1%, contre 9,6% sous placebo. Le Dr Kindler conclut que les résultats de cet essai sont susceptibles de modifier les pratiques. Il ajoute que l’objectif à long terme est de démontrer l’utilité de l’olaparib dans le cancer du pancréas au-delà des patients ayant bénéficié du médicament dans l’étude Polo. Ces données positives ont cependant des implications sur la recherche de mutations génétiques associés au cancer du pancréas. En effet, cela pose des questions logistiques et éthiques du fait de la surcharge des plateformes de dépistage en oncogénétique, et pour une pathologie qui progresse très rapidement et qui nécessite donc la mise en route urgente du traitement. En janvier 2019, l'Asco avait publié un avis clinique provisoire recommandant que les personnes atteintes d'un cancer du pancréas subissent une évaluation des risques de syndromes héréditaires lié à ce cancer. A cela s’ajoute la possibilité de pratiquer des tests génétiques, y compris de mutations du gène BRCA, même en l’absence d’antécédents familiaux.
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