La Journée Mondiale de l'Asthme (le 3 mai), créée à l'initiative de la Global Initiative for Asthma (Gina), aura pour thème cette année « Closing Gaps in Asthma Care » (« Combler les lacunes dans les soins de l'asthme »). En effet, bien que l'asthme ne se guérisse pas, il est possible de gérer au mieux cette maladie pour réduire et prévenir les crises. Mais, selon le Gina, il existe actuellement des lacunes et des inégalités majeures dans la prise en charge de cette pathologie chronique, de par le monde. Cela concerne l’accès au diagnostic et au traitement, entre les différents groupes socio-économiques, ethniques et d'âge, et particulièrement entre les pays riches et pauvres. Il existe aussi de nombreuses insuffisances dans la communication et l'éducation des personnes asthmatiques, mais aussi dans la sensibilisation et l’information du grand public et la formation des professionnels de santé.
« Il est possible de combler ces lacunes en fournissant des documents de stratégie Gina fondés sur des données factuelles et mis à jour chaque année » ajoute le Gina, même si l’association a bien conscience des difficultés d’harmonisation des prises en charge à l’échelle internationale. « Toutes les solutions locales ne sont pas applicables à l'échelle mondiale et, de même, les recommandations mondiales peuvent ne pas être applicables localement ». Un effort de partage des connaissances et de coordination parait cependant indispensable. A l’échelle de la France aussi, des progrès sont nécessaires. L’asthme est en effet encore responsable de 60 000 séjours hospitaliers et de près de 900 décès chaque année. Différents facteurs interviennent comme les allergènes intérieurs, extérieurs, les virus, les bactéries, les pollutions et substances irritantes... Et malgré une prise en charge optimale, 3 à 5% des patients souffrent d’asthme sévère avec une maladie mal ou non contrôlée, qui altère fortement la qualité de vie. L’impact social existe aussi dans notre pays. Une étude de Santé publique France publiée en 2018, et portant sur des données de 2012 (Revue des maladies respiratoires, 2018, vol. 35, n°. 3, p. 287-294), montrait que la probabilité de présenter un asthme était plus élevée chez les personnes au chômage ou en inactivité, sans diplôme, aux revenus les plus faibles, ou bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire. « Un certain nombre de facteurs de risque de l’asthme sont socialement distribués. C’est notamment le cas de l’exposition tabagique, des comportements alimentaires, de l’obésité ou des expositions professionnelles » soulignait aussi le Livre blanc « Asthme et inégalités », de la Société de Pneumologie de Langue française (SPLF). Et une partie de la population est mal diagnostiquée. A l’occasion de la Journée Mondiale de l'Asthme, l’association Asthme et Allergies lance une nouvelle campagne de communication visant à « Harmoniser la prise en charge de l’asthme » et à « Lutter contre les écarts et les difficultés ». Cette campagne s’appuiera sur une série de vidéos courtes « regards croisés » avec des témoignages de patients et le commentaire du Pr Gilles Garcia, pneumologue, président de l’association (www.asthme-allergies.org), un webinaire, et des messages sur les réseaux sociaux.
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