Pour cela, ils ont mené une étude prospective avec suivi IRM multiorganique (poumons, cœur, cerveau, foie et reins) sur 259 sujets adultes (moyenne d’âge de 57 ans) ayant été hospitalisés pour Covid-19 au Royaume-Uni. Les participants ont été comparés à 52 sujets témoins indemnes de l’infection (moyenne d’âge 49 ans). Les patients ont été évalués 5 ans après leur sortie de l'hôpital. Les analyses ont alors montré que les patients ayant eu le Covid présentaient plus fréquemment des anomalies multiorganiques à l'IRM (61%, contre 27% ; p < 0,0001) : OR de 2,9 après ajustement pour les facteurs de confusion pertinents. Ils présentaient plus de lésions pulmonaires à type d’anomalies parenchymateuses, mais aussi plus d'anomalies cérébrales avec hyperintensités de la substance blanche et réduction régionale du volume cérébral. Les auteurs ont également constaté plus d'anomalies rénales. En revanche, les anomalies cardiaques et hépatiques étaient similaires à l'IRM dans les 2 groupes. En outre, la présence d’anomalies pulmonaires à l’IRM était associée à un risque deux fois plus élevé d’oppression thoracique, et les patients présentant des anomalies multiorganiques avaient des troubles de santé physique et mentale persistants sévères et très sévères. Il y a "des preuves concrètes que différents organes subissent des changements" après une hospitalisation liée au Covid, a déclaré, lors d'une conférence de presse, Christopher Brightling, co-auteur d'une étude publiée vendredi dans le Lancet Respiratory Medicine. Cette étude laisse penser que le Covid long "ne s'explique pas par des insuffisances graves concentrées sur un seul organe" mais plutôt par "une interaction entre au moins deux anomalies de (différents) organes", a ajouté le pneumologue Matthew Baldwin, qui n'a pas participé à l’étude. Par ailleurs, des chercheurs lillois, en collaboration avec une équipe londonienne, se sont, eux, concentrés sur le cerveau, et plus précisément, sur les neurones de l’hypothalamus exprimant la GnRH. En effet, de précédentes études avaient montré une proportion significative d’hommes ayant une baisse persistante de leur taux de testostérone, à la suite d’une infection par le Sars-CoV-2. Les travaux des scientifiques ont porté sur 47 hommes. Ils ont montré qu’effectivement, l’infection pouvait entraîner une altération des fonctions des neurones à GnRH. Plus encore, ils ont mis en évidence que, chez les patients présentant une baisse du taux de testostérone, il existait plus fréquemment des troubles de la mémoire ou de l’attention. Pour compléter leurs analyses, les chercheurs ont enfin étudié le cortex de patients décédés des suites du Covid-19. Ainsi, ils ont identifié la présence du virus au niveau de l’hypothalamus et ont constaté la mort d’une partie de la population de neurones à GnRH. En France, le Covid long a touché 4% des adultes soit 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans, une petite proportion (1,2%) déclarant être fortement gênée dans les activités quotidiennes, selon une étude de Santé publique France réalisée à l'automne dernier et dont les résultats ont été dévoilés en juin. La grande majorité des patients (90%) souffrant de Covid long voient cependant leurs symptômes s'améliorer lentement au bout de deux ans, les autres connaissant une amélioration rapide ou au contraire une persistance de leurs troubles, précise une étude publiée en mai par le Dr Viet-Thi Tran, épidémiologiste (Université Paris Cité / AP-HP), auprès de 2 197 patients de la cohorte "ComPare" souffrant de Covid long, suivis régulièrement.
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