Une méta-analyse de J. Gao et coll., ayant pris en considération 14 études dans différents pays, a ainsi montré que chaque augmentation de 1° C de la température est associée à un accroissement de 1 % des suicides, a signalé le Dr Marine Ambar Akkaoui, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne (1). « Une explication partielle pourrait être que les taux de sérotonine augmentent avec les élévations de température. Ce qui pourrait favoriser les comportements violents. » D’autres études ont révélé que les variations de température intervenaient aussi, ou suggéré que la relation avec la température n’était pas linéaire mais passait par un maximum pour une température extérieure de 27 °C avant de diminuer. Des travaux ont, par ailleurs, décrit des relations avec la température pour les seuls suicides violents et masculins. On aurait pu croire qu’une plus forte durée d’ensoleillement diminue les conduites suicidaires. Ce d’autant que certains troubles psychiatriques comme le trouble affectif saisonnier, qui est à risque accru de suicide, semblent influencés par ce paramètre. « En fait, les résultats sont contradictoires », a signalé le Dr Ambar Akkaoui. La métanalyse de J. Gao et coll. n’a pas retrouvé de lien entre durée d’ensoleillement et nombre de suicides ou tentatives de suicide. En revanche, une étude italienne a décrit une plus forte létalité des tentatives de suicide en cas de forte période d’ensoleillement, soit en juin et juillet (2). Et, la pluie ? « On ne dispose pas assez d’études pour conclure », a reconnu le Dr Ambar Akkaoui. En France, on constate une saisonnalité pour les conduites suicidaires, les taux les plus bas étant, chaque année, observés en février et en août, et les plus élevés en janvier et en mai. Le pic de suicides en mai a également été relevé dans d’autres pays et pourrait être lié à l’activation de la sérotonine en raison de la hausse des températures ou à des modifications de la mélatonine.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus