Toutefois, partout dans le monde, le degré de l’hyperglycémie maternelle nécessaire au diagnostic de diabète gestationnel et les critères diagnostiques font l’objet de controverses. Ainsi, en Nouvelle Zélande comme dans beaucoup de pays, des critères diagnostiques stricts avec des seuils de glycémie plutôt bas ont été choisis. Cependant chacun s’accorde à dire qu’on manque d’études randomisées, prospectives, pour évaluer les bénéfices réels de ces critères glycémiques plus sévères pour le diagnostic de diabète gestationnel. Ceci a donc conduit des Néo-Zélandais à mettre en place une étude dans laquelle des femmes entre la 24 et la 32ème semaine de grossesse étaient évaluées pour le diabète gestationnel et assignées, soit dans un groupe « critères glycémiques bas » (glycémie à jeun ≥ 0.92 g/l, glycémie 1 h après 75 g de glucose ≥ 1.8 g/l ou glycémie à 2 heures ≥ 1.53 g/l pour porter le diagnostic de diabète gestationnel), soit dans le groupe « critères glycémiques plus élevés » (glycémie à jeun ≥ 0.99 g/l et glycémie 2 h après 75 g de glucose > 1.62 g/l). Plus de 4000 femmes ont été randomisées. Un diabète gestationnel a été diagnostiqué chez 310 des 2022 femmes (15.3 %) du groupe « critères glycémiques bas » et chez 124 des 2039 femmes (6.1 %) du groupe « critères glycémiques plus élevés ». Sur les 2019 enfants nés des femmes du groupe « critères glycémiques bas », 178 (8.8 %) avaient un poids supérieur pour l’âge gestationnel et parmi les 2031 enfants nés de femmes dans le groupe « critères glycémiques plus élevés », 181 (9 %) avaient un enfant de poids supérieur à l’âge gestationnel. Le risque relatif ajusté était de 0.98 (IC 95 % = 0.80 à 1.19 ; p = 0.82). L’induction du travail, l’utilisation du système de santé, l’utilisation des agents pharmacologiques, les hypoglycémies néonatales étaient plus fréquentes dans le groupe « critères glycémiques plus bas » que dans le groupe « critères glycémiques plus élevés ». Les résultats concernant les critères d’évaluation secondaire étaient similaires dans les deux groupes et il n’y avait pas de différence entre les groupes en termes d’effets secondaires. Chez les femmes des deux groupes qui avaient des glycémies se situant entre les critères glycémiques bas et les critères glycémiques élevés, celles qui étaient traitées pour diabète gestationnel (195 femmes) en comparaison de celles qui ne l’étaient pas (170) avaient des bénéfices chez la mère et l’enfant, en particulier moins d’enfants de poids supérieur à l’âge gestationnel. En conclusion, l’abaissement des critères glycémiques pour le diagnostic de diabète gestationnel ne s’accompagne pas d’un moindre risque d’enfants de poids supérieur à l’âge gestationnel. Comme le dit un éditorial associé, la ligne parfaite pour faire le diagnostic de diabète gestationnel doit encore être tracée !
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