Hypercholestérolémie familiale hétérozygote : les enfants peuvent être traités par evolocumab

17/10/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Pédiatrie
L’hypercholestérolémie familiale est une maladie génétique autosomique dominante assez fréquente, caractérisée par une élévation du LDL cholestérol dès la naissance et un risque élevé de développer une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse. Il est donc important de réduire très tôt le LDL cholestérol chez ces enfants pour réduire le risque cardiovasculaire.

Un traitement par statine est recommandé avec ou sans ézétimibe dès l’âge de 8-10 ans. Comme les cibles de LDL recommandées sont parfois difficiles à atteindre, d’autres traitements, comme les inhibiteurs de PCSK9, efficaces et sûrs chez les patients ayant une hypercholestérolémie familiale, pourraient être proposés lorsqu’une dose maximale tolérée de statine et d’ézétimibe ne parvient pas à obtenir la cible voulue au cours de l’hypercholestérolémie hétérozygote familiale. L’étude HAUSER-RCT a déjà montré que chez les enfants ayant une hypercholestérolémie familiale hétérozygote, un traitement de 24 semaines permettait d’améliorer les paramètres en comparaison du placebo. L’étude, maintenant publiée dans le Lancet Diabetes Endocrinol, rapporte les résultats à 80 mois de la même cohorte. Il s’agissait d’une étude ouverte, randomisée contrôlée, menée dans 46 centres de 23 pays chez des enfants âgés de 10 à 17 ans ayant une hypercholestérolémie familiale hétérozygote et qui avaient déjà eu 24 semaines d’un traitement quotidien avec une injection sous-cutanée soit de placebo, soit de 420 mg d’évolocumab sans effet secondaire. Les patients ont donc continué pendant 80 semaines complémentaires en ouvert (Étude HAUSER-OLE) et ont tous reçu le traitement. Entre septembre 2016 et novembre 2019, 157 patients ont été inclus et ont reçu un traitement randomisé : 150 ont continué la première étude au cours de laquelle ils recevaient l’évolocumab et ont été inclus dans l’analyse complète. 146 (97 % des 150 patients) ont fini l’extension ouverte. L’incidence des effets secondaires liés au traitement dans l’étude HAUSER-OLE sur 80 semaines était de 70 % (105/150). Globalement, les effets secondaires les plus fréquents observés étaient une naso-pharyngite (15 %), des céphalées (9 %) et un événement pseudo-grippal (9 %). Des effets secondaires graves sont survenus chez 4 (3 %) des 150 patients (appendicite perforée et péritonite, fracture du coude, anorexie mentale et céphalées) dont aucun n’a été considéré comme en relation avec l’évolocumab. Aucun effet secondaire n’a conduit à un arrêt du traitement. Après 80 semaines, le changement moyen du LDL cholestérol, à partir de sa valeur basale, était de -35.3 ± 28.0 %. En conclusion, après 80 semaines de traitement par évolocumab, ce traitement reste bien toléré et sûr et permet le maintien d’une réduction du LDL cholestérol chez des enfants ayant une hypercholestérolémie familiale hétérozygote. En conséquence, lorsque les objectifs lipidiques ne peuvent pas être atteints avec un traitement conventionnel par statine et ézétimibe, il peut être intéressant d’utiliser l’évolocumab.

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Michel Lemariey-Barraud

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