Le tissu adipeux est composé d’adipocytes stockant les graisses, de cellules stromales de soutien et de cellules immunes. Les adipocytes s’accumulent de manière dynamique ou libèrent des lipides en fin de vie embryonnaire et au cours de la période post-natale. Au milieu des cellules stromales de soutien, des macrophages tissulaires sont associés de manière très étroite aux adipocytes. Au cours de l’obésité, les macrophages dérivés des monocytes sont recrutés dans les tissus via le récepteur de type 2 des chémokines c-c et produisent des cytokines comme le TNF responsable d’une inflammation systémique, d’un stockage de lipides ectopiques et d’une insulinorésistance. Les macrophages pourraient aussi contrôler l’adiposité même si leur fonction actuelle et les mécanismes sous-jacents sont mal connus. En utilisant une combinaison d’approche génétique et pharmacologique, une équipe américaine et allemande montre dans un article de Science que le déficit en macrophages résidents empêche le stockage des lipides dans les adipocytes chez des souris sauvages et des souris dépourvues du récepteur de type 2 des chémokines c-c, nourries avec un régime riche en lipides aussi bien que les souris déficitaires en récepteurs de la leptine et qui sont hyperphagiques. De plus, ils montrent que le déficit en macrophages empêche le stockage de lipides chez les souris nouveau-nées et la drosophile. Ils ont fait un screening génétique chez la drosophile et ont découvert que le facteur de croissance Pvf3 dérivé de la famille des facteurs de croissance PDGF/VEGF et son récepteur sur les adipocytes sont nécessaires pour le stockage de lipides chez la drosophile. Ils ont ensuite identifié l’orthologue de Pvf3 chez la souris, PDGFcc, qui contrôle le stockage des lipides dans les adipocytes de souris. PDGFcc est produit en fonction de l’alimentation par les macrophages résidant dans le tissu adipeux et agit sur les adipocytes sous-cutanés et viscéraux de manière autonome afin de contrôler le stockage lipidique chez la souris nouveau-né et adulte. Le blocage de PDGFcc ou son déficit ne modifient pas la prise alimentaire ni l’absorption mais entraîne une augmentation de la dépense énergétique au niveau de l’organisme en partie par l’intermédiaire d’une augmentation de la thermogenèse dans le tissu adipeux brun. Cette fonction des macrophages résidant au niveau de la graisse est distincte de celle des macrophages dérivés des monocytes dépendant de CCR2 qui médient l’inflammation systémique et l’insulinorésistance chez les souris obèses et ne produisant pas de PDGFcc. Ces données ont donc permis d’identifier une fonction conservée des macrophages résidant dans le tissu adipeux au cours de l’évolution, qui couple la prise énergétique avec le stockage de tissu adipeux dans les adipocytes via la production de PDGfcc et cela de manière indépendante de l’inflammation produite par les macrophages CCR2 dépendant. En favorisant le stockage énergétique sur la dépense énergétique chez les nouveau-nés et les adultes, la production de PDGFcc par les macrophages résidents semble réguler ou tamponner la disponibilité systémique en lipides pour les besoins métaboliques. Ces résultats pourraient conduire à la mise au point d’outils pharmacologiques utiles dans l’obésité et la cachexie.
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