L’administration sous-cutanée continue d’exénatide peut-elle réduire les complications cardiovasculaires du diabète de type 2 ?

08/02/2022 Par Pr Philippe Chanson
Cardio-vasculaire HTA Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme

Certains agonistes du récepteur du GLP1 ont démontré leur effet sur la réduction du risque d’événements cardiovasculaires majeurs dont le décès cardiovasculaire, l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux. L’injection hebdomadaire d’exénatide à libération prolongée dans l’étude EXSCEL est sans danger sur le plan cardiovasculaire chez les diabétiques de type 2 avec ou sans pathologie cardiaque, avec une réduction à la limite de la significativité des événements cardiovasculaires majeurs alors même que l’adhérence à l’administration hebdomadaire était sous optimale (les patients ne recevaient que de l’exénatide que ¾ du temps). L’ITCA 650 est un système d’administration continue sous-cutanée d’exénatide au moyen d’une mini pompe osmotique libérant le médicament à une vitesse prédéterminée. Cette pompe à exénatide a donc été testée chez les diabétiques de type 2 afin d’en évaluer la sécurité cardiovasculaire. Il s’agissait de patients diabétiques de type 2 qui avaient ou qui étaient à risque d’événements cardiovasculaires athéroscléreux. Ils ont reçu soit la mini pompe d’exénatide, soit du placebo. Le critère d’évaluation principal était un critère composite de décès cardiovasculaire, d’infarctus du myocarde non fatal, d’AVC non fatal ou d’hospitalisation pour angor instable. Une limite de non-infériorité de 1.8 de la limite supérieure de l’intervalle de confiance de 95 % du hazard ratio a été utilisée comme critère d’évaluation. 4 156 patients ont été randomisés dont 2 075 ont reçu la pompe à exénatide et 2 081 le placebo. Ils ont été suivis en moyenne pendant 16 mois. Le critère d’évaluation principal est survenu chez 4.6 % (95 sur 2 075) des patients recevant la pompe à exénatide et 3.8 % (77 sur 2 081) des patients du groupe placebo permettant d’atteindre le critère de non-infériorité pré-spécifié (HR = 1.21 ; IC 95 % = 0.90 à 1.63 ; p = 0.004). Des effets secondaires sévères étaient signalés dans les deux groupes. Les effets secondaires étaient plus fréquents dans le groupe exénatide à la pompe (72 %, soit 1 491 sur 2 074) que dans le groupe placebo (63.9 %, soit 1 325 pour 2 070), principalement du fait d’une augmentation des événements gastro-intestinaux sous pompe à exénatide. En conclusion, chez des patients ayant un diabète de type 2 avec ou à risque de pathologie cardiovasculaire, la pompe à exénatide n’est pas inférieure au placebo. Un essai portant sur des populations plus importantes et sur une durée plus longue analysant les complications cardiovasculaires est bien sûr nécessaire afin de définir plus précisément les effets cardiovasculaires de l’administration par pompe d’exénatide dans cette population.

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