Des données ont déjà mis en évidence que les édulcorants étaient associés à un risque accru de certains cancers. Pour aller plus loin, des chercheurs français (Inserm, INRAE, Cnam, Université Sorbonne Paris Nord, au sein de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle-Eren) ont voulu évaluer l’impact de ces produits couramment utilisés sur le risque cardiovasculaire. Pour cela ils ont utilisé les données de 103 388 personnes issues de la cohorte NutriNet-Santé. Ils possédaient ainsi de nombreuses données médicales, sociales et démographiques sur les patients, ainsi que de nombreux détails sur leur consommation alimentaire. Cela a permis aux scientifiques d’évaluer leur exposition aux additifs alimentaires, et en particulier aux édulcorants. Ils ont ensuite analysé toutes ces données en tenant compte des nombreux facteurs confondants tels que l’âge, le sexe, l’activité physique, le tabagisme, les antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires, ainsi que les apports en énergie, alcool, sodium, acides gras saturés et polyinsaturés, fibres, sucre, fruits et légumes et viande rouge et transformée. Au cours du suivi, qui a duré 9 ans, 1 502 événements cardiovasculaires sont survenus. Les chercheurs ont alors pu mettre en évidence que la consommation totale d’édulcorants était associée à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, et plus précisément de maladies cérébrovasculaires chez les plus forts consommateurs, par rapport à ceux qui n’en consommaient pas (RR 1,17). Parmi les édulcorants analysés, l’aspartame présentait le plus fort lien statistique avec le risque de maladies cérébrovasculaires (RR 1,17); tandis que l’acésulfame-K et le sucralose étaient plus fortement associés au risque de maladies coronariennes (RR 1,40 et 1,31 respectivement). Si de nouvelles recherches sont nécessaires pour conbfirmmer ces données, « cette étude à grande échelle suggère, en accord avec plusieurs autres études épidémiologiques sur les boissons édulcorées, que les édulcorants, additifs alimentaires utilisés dans de nombreux aliments et boissons, pourraient représenter un facteur de risque accru de maladies cardiovasculaires », explique Charlotte Debras, doctorante et première auteure de l’étude. « Ces résultats, en accord avec le dernier rapport de l’OMS publié cette année, ne soutiennent pas l’utilisation d’édulcorants en tant qu’alternatives sûres au sucre et fournissent de nouvelles informations pour répondre aux débats scientifiques concernant leurs potentiels effets sur la santé. Ils fournissent par ailleurs des données importantes pour leur réévaluation en cours par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et d’autres agences de santé publique dans le monde », conclut Dr Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm et coordinatrice de l’étude.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus